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Les nouveaux visages de l’itinérance à Montréal

5 hours ago 2

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Le nombre de personnes en situation d'itinérance va croissant à Montréal. Mais qui sont ces gens? On sait que les Autochtones et les femmes en représentent une grande partie, mais des organismes constatent que de nouvelles réalités se sont ajoutées et qu'elles ont fait évoluer ce portrait.

Les personnes trans

Les personnes trans et non binaires sont plus nombreuses que par le passé dans la rue, représentant jusqu'à 14 % des personnes fréquentant les services en itinérance, indiquent les rapports d’activités de plusieurs organismes.

Il s’agit toutefois de réalités qui demeurent souvent cachées, notamment en raison des discriminations et des violences qui peuvent être vécues dans les ressources en itinérance, souligne un rapport de l’Observatoire québécois des inégalités, paru à la fin du mois d’octobre.

 «"Y'en a pas tant que ça." Une personne en situation d'itinérance n'est pas toujours visible!». Des tentes sont installées en arrière-plan.

Le phénomène de l'itinérance cachée s'est amplifié compte tenu de la diversité de profils des personnes qui se retrouvent dans cette situation. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Jean-François Fortier

Ariane Préfontaine, coautrice de ce rapport, explique cette surreprésentation des personnes trans et non binaires en situation d'itinérance – particulièrement cachée – par la montée des discriminations et de l’intolérance envers les gens issus de la communauté LGBTQ+. C’est un facteur émergent de basculement vers l'itinérance des jeunes.

Ce sont des personnes qui sont déjà dans des situations particulièrement vulnérables, donc, si on ajoute le fait d’être visiblement en situation d’itinérance, les risques pour leur sécurité se voient exacerbés, sans compter les discriminations, la transphobie et la violence qui peuvent être vécues dans les ressources en itinérance et dans les institutions de santé, met-elle de l’avant.

Dans certaines ressources d’hébergement pour femmes, il est en effet demandé aux femmes trans d’avoir effectué une transition légale et médicale.

À cet égard, la mairesse de Montréal, Soraya Martinez Ferrada, ne ferme pas la porte à l’ouverture d’un refuge à l’image de la communauté LGBTQ+, comme il en existe notamment à Toronto. À une certaine époque, on a décidé de séparer les refuges pour les hommes et les femmes. Est-ce qu’aujourd’hui on est rendu là pour la communauté LGBTQ+ et la communauté trans? La question se pose, a-t-elle dit en entrevue avec Radio-Canada.

En attendant, des organismes comme Jeunesse Lambda, créé par et pour les jeunes issus de la diversité sexuelle, s'occupent de la situation, bien qu'ils ne se spécialisent pas dans la question de l'itinérance.

Les personnes mineures

Photo floue d'un adolescent assis en tailleur, capuchon sur la tête et avec un sac à dos, au pied d'un pilier de béton sous un passage supérieur.

Une étude de 2022 de l'École nationale d'administration publique a révélé que 33 % des jeunes qui sortaient d’un placement par la DPJ avaient connu au moins un épisode d’itinérance avant l’âge de 21 ans. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

La moitié des personnes en situation d’itinérance au Canada ont moins de 25 ans, et 40 % vivent leur premier épisode avant l’âge de 16 ans, selon Statistique Canada.

Les causes de l'itinérance chez les jeunes sont souvent distinctes : passage par la DPJ, diversité sexuelle, ruptures familiales, problèmes de santé mentale, toxicomanie.

Un jeune sur trois qui a été placé par la DPJ vit l’itinérance dans les trois années qui suivent, note l’organisme montréalais Dans la rue. Une proportion de 40 % des jeunes qui fréquentent l’organisme sont par ailleurs issus de la communauté LGBTQ+.

Les personnes aînées

Les intervenants qui viennent en aide à la population itinérante de Montréal notent également une augmentation de la présence de personnes se retrouvant en situation d’itinérance pour une première fois à un âge avancé, un phénomène qui résulte entre autres de la crise du logement, caractérisée par l’augmentation des loyers et des évictions.

Par exemple, dans un même organisme d’hébergement, en l'occurrence Ma Chambre, l’aînée est âgée de 91 ans et la cadette, de 23 ans.

Cette diversification témoigne d’une précarisation croissante et d’une intensification des vulnérabilités sociales. [...] L’itinérance s’est complexifiée et enracinée.

Les personnes immigrantes

Nombreux sont aussi les intervenants qui remarquent une hausse marquée du nombre de personnes issues de l’immigration dans la rue, dont plusieurs jeunes sans statut ou jeunes étudiants étrangers, faute de ressources et de solutions de rechange adaptées.

Maison Tangente, située dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, rapporte par exemple que 38 % des jeunes issus de l’immigration qui fréquentent cette ressource sont sans statut.

Un homme afro-américain est couché sur un banc de parc.

20 % de la population itinérante de Montréal est issue d'une trajectoire migratoire, selon les dernières données accessibles. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Selon le dénombrement des personnes en situation d’itinérance visible réalisé en 2022, une sur cinq est issue d'une trajectoire migratoire.

Ces personnes vivent souvent des situations particulières : parcours complexes, traumatismes, barrière linguistique, méconnaissance des ressources, absence de réseau de soutien; ce qui les rend plus à risque d’instabilité résidentielle et de précarité, fait ressortir Ariane Préfontaine.

Pour ces gens, une sorte de cercle vicieux s’installe. Pour avoir accès aux ressources en logement social et en habitation, il faut être citoyen canadien ou résident permanent, précise Mme Préfontaine. Or, l'accompagnement de ces personnes dans leur démarche d’immigration pose un défi supplémentaire aux refuges et aux organismes communautaires.

Fin novembre, après une première rencontre avec la mairesse Soraya Martinez Ferrada de Montréal, le premier ministre du Québec, François Legault, a fait un lien entre la crise de l’itinérance et l'immigration.

Soraya Martinez Ferrada et François Legault.

La mairesse de Montréal, Soraya Martinez Ferrada, et le premier ministre du Québec, François Legault, se sont rencontrés à l’hôtel de ville de Montréal, le vendredi 21 novembre 2025. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Je suis obligé de faire le lien avec le fait que depuis deux ans, la population de Montréal a augmenté de 200 000, dont la moitié sont des demandeurs d’asile, donc des gens qui sont dans une position vulnérable. On a dépassé notre capacité d’accueil, a lancé M. Legault à sa sortie de la rencontre.

L’an dernier, en juin 2024, il avait également fait un rapprochement entre les demandeurs d’asile et le nombre croissant de personnes avec des problèmes de santé mentale, s’attirant plusieurs critiques de l’opposition.

En entrevue avec Radio-Canada, Mme Martinez Ferrada insiste sur le fait que les données du plus récent dénombrement de l’itinérance n’ont pas encore été rendues publiques et qu’il est difficile de savoir si l'accueil d’immigrants, de demandeurs d’asile et de réfugiés augmente le nombre d’itinérants dans nos rues.

Elle s’aventure toutefois dans une comparaison entre la métropole québécoise et la Ville Reine. À Toronto, il y a quelques années, il y a eu une grande crise de l’itinérance qui touchait sensiblement des gens issus de l’immigration et des demandeurs d’asile. Est-ce qu’on vit la même chose à Montréal? Je pense que oui, dit-elle.

À ce titre, le manque de ressources et de solutions adaptées pourrait expliquer pourquoi des personnes migrantes peuvent se retrouver en situation d'itinérance.

D’autres groupes semblent aussi souffrir du manque de ressources adaptées à leurs réalités, comme les personnes en situation de handicap et celles ayant un animal de compagnie.

Un homme sans-abris, accompagné de son chien, est assis sur une table de pique-nique.

Les personnes accompagnées d’un animal de compagnie ont moins de ressources mises à leur disposition. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

La question cruciale du financement

Il n’y a pas de profil type, donc il n’y a pas de solution unique. Ça prend une diversité de services qui agissent en complémentarité afin de créer un filet social plus solide et qui échappe moins de monde, insiste Ariane Préfontaine.

Des arguments qui trouvent écho auprès de la mairesse de Montréal. Il faut vraiment y aller cas par cas. Chacun a une histoire, chacun a une situation différente, et c’est ce qui fait que l'itinérance est complexe, résume Soraya Martinez Ferrada.

Pour ce faire, les intervenants semblent unanimes : il faut un financement représentatif de leur nouvelle réalité.

Si l’administration Plante consacrait environ 9,5 millions de dollars dans son dernier budget aux services en itinérance, l’administration Martinez Ferrada a pris l'engagement de tripler ce montant pour atteindre 30 millions répartis sur quatre ans.

Je mets plus d’argent en itinérance, pour donner plus d’argent aux organismes communautaires, pour qu’on ait plus de travailleurs de rue dans l’accompagnement des personnes en situation d’itinérance.

Jeudi, la mairesse Martinez Ferrada a annoncé qu’elle déclenchait les « mesures de grands froids » 11 jours plus tôt que prévu, même si tous les critères n’étaient pas remplis.

Jusqu'à la fin de la vague de froid annoncée cette semaine, le YMCA centre-ville, dans l’arrondissement de Ville-Marie, peut donc accueillir 135 personnes en situation d'itinérance; des places qui feront partie des 500 nouveaux espaces en haltes-chaleur qui seront accessibles d'ici Noël.

La Ville a aussi demandé aux citoyens de porter soutien à la population itinérante en offrant aux organismes locaux des sacs de couchage et des vêtements chauds; un appel qui a porté ses fruits.

Selon les dernières données disponibles, qui datent de 2022, on dénombrait près de 4700 personnes en situation d’itinérance à Montréal il y a trois ans. Il y en avait environ 10 000 dans l’ensemble du Québec.

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