Le nouveau commissaire de l'Unité permanente anticorruption (UPAC), Vincent Richer, entre en poste avec une enquête sur le scandale SAAQclic et, en toile de fond, une commission d'enquête publique qui éclabousse présentement le gouvernement Legault. Il était d'ailleurs le seul candidat, parmi 34, à être recommandé aux élus de l'Assemblée nationale, qui ont accepté sa candidature à l'unanimité.

L'indépendance, pour moi, c'est primordial. J'ai eu la question en entrevue [avec le gouvernement caquiste] et avec les partis d'opposition aussi. Moi, j'arrive ici comme commissaire en étant indépendant, lance Vincent Richer, le nouveau commissaire de l'UPAC.

En ce début de mandat de 7 ans, il hérite d'un dossier délicat qui n'a pas fini de soulever des scandales sur la mauvaise gestion des coûts du dossier SAAQclic à la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ).

Lors des jours d'audience de l'enquête publique de la commission Gallant, des révélations embarrassantes ont mis le gouvernement Legault sur la défensive.

Les audiences de la commission présidée par le commissaire Denis Gallant se tiennent au centre Andrée-P.-Boucher à Québec.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Le 18 juin dernier, une perquisition a eu lieu au siège social de la SAAQ à Québec dans le cadre d'une enquête de l'UPAC dans ce dossier.

J'ai rencontré les équipes [d'enquêteurs] qui s'occupent de ce dossier-là. Et ce qu'on me dit, c'est qu'ils ont l'enquête bien en main. Je considère qu'on a les ressources pour gérer les complexités technologiques et contractuelles de l'enquête sur SAAQclic, estime M. Richer.

Le 24 février dernier, la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, a envoyé une lettre officielle au commissaire intérimaire pour faire la lumière sur les constats du Vérificateur général du Québec jugés « extrêmement troublants et préoccupants ».

L'UPAC a déclenché une enquête à la suite de la dénonciation écrite de la ministre Guilbault.

Il y a un enjeu sur les délais d'enquête. On sait qu'ils sont très importants. Il y a un bout qui nous appartient à l'UPAC. Mais il y a un autre bout qui ne nous appartient pas au niveau de la complexité des dossiers, de la gestion de la preuve. On parle d'une quantité phénoménale de documents qu'on va déposer en preuves. On parle de centaines et de milliers de documents. On est en contact avec le ministère de la Justice et le DPCP pour améliorer ça.

Vincent Richer était parmi les candidats finalistes pour prendre la tête du Service de police de la Ville de Montréal à titre de directeur à l'automne 2023.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Moderniser les équipes d'enquêteurs

L'un des défis de l'UPAC sera de s'adapter aux nouveaux stratagèmes de fraudes et aux criminels qui utilisent de plus en plus les nouvelles technologies, comme l'intelligence artificielle.

En 2023, l'ancien commissaire Frédérick Gaudreau avait démarré un programme de recrutement pour embaucher des civils sans expérience policière pour les former en tant que sergent-détective.

Ce programme se veut une opportunité pour diversifier et moderniser les différentes équipes à l'UPAC, reconnaît le nouveau commissaire.

Ce programme permet à des candidats qui ont un diplôme universitaire de devenir officiellement des policiers chez nous. Présentement, on cible beaucoup [les profils] comptabilité, juricomptable, avocat. Mais éventuellement, on va devoir regarder pour [...] des compétences différentes [ceux qui ont des connaissances en nouvelles technologies, NDLR], admet Vincent Richer.

Entre-temps, l'UPAC mise sur le travail de collaboration avec ses principaux partenaires, soit la Sûreté du Québec (SQ) et le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).