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Orgo-Life the new way to the future Advertising by AdpathwayLe nouveau Superman de James Gunn prend l’affiche vendredi au cinéma. L’embargo sur les critiques a été levé mardi et le film a reçu plusieurs éloges, notamment quant au jeu de David Corenswet et au retour vers une version plus vulnérable de l’homme d’acier. D’autres déplorent toutefois un fourre-tout décousu et tape-à-l’œil, qui pourrait laisser en plan les non-initiés.
Cette énième itération des aventures du plus célèbre des superhéros marque également la relance très attendue de la franchise DC Universe (univers DC), après la déconfiture du DC Extended Universe (univers cinématographique DC).
Après avoir débuté de manière respectable en 2013 avec L’homme d’acier (Man of Steel) de Zack Snyder, cette franchise a connu une décennie en dents de scie avant de décliner de façon plus sérieuse avec des films récents écorchés par la critique, comme Black Adam (2022), Shazam! La rage des dieux (2023) et Aquaman et le royaume perdu (2023).
C’est donc James Gunn qui reprend le flambeau, après avoir réalisé la trilogie Les gardiens de la galaxie pour le concurrent de DC Studios, Marvel Studios, et The Suicide Squad, 10e film du DC Extended Universe.
En tant que coprésident de DC Studios depuis 2022, le cinéaste avait toute la liberté requise pour relancer la marque à son image.
À deux jours de sa sortie officielle, les premiers échos de la presse spécialisée sont résolument plus positifs que négatifs. En date de la publication de cet article, le film affiche un score de 85 % de la part des critiques professionnels sur le site de référence Rotten Tomatoes (basé sur 190 critiques) et de 96 % de la part du public qui a pu le voir avant sa sortie (basé sur plus de 1000 critiques).
Commencer au milieu de l’histoire : maladresse ou éclair de génie?
Plusieurs critiques ont accueilli positivement la décision de James Gunn de faire fi de l’histoire d’origine de Superman. On le retrouve plutôt trois décennies après son arrivée sur Terre (en provenance de Krypton), et trois ans après qu’il a commencé à combattre le mal à Metropolis dans son costume bleu et rouge, aux côtés d’autres méta-humains aux facultés extraordinaires.
Au début du film, Superman vient de subir sa première défaite aux mains du Marteau de Boravie – un sbire de son ennemi juré Lex Luthor (Nicolas Hoult) – et panse ses plaies dans la Forteresse de la solitude, aux côtés de son chien Krypto. Mais ce n’est que le début des embrouilles pour le superhéros, comme il l’apprendra rapidement à son retour à Metropolis.
La journaliste Lois Lane (Rachel Brosnahan) et Clark Kent, l’homme derrière le costume qui travaille avec elle au Daily Planet, sont déjà en couple depuis quelques mois et elle connaît déjà le secret de son identité.
Pour certains critiques, cette absence de préambule donne son élan au film, alors que le public est placé directement dans l’action. « Superman est une bouffée d’air frais dans le genre des films de superhéros, parce qu’il exige peu de préparation », explique Molly Freeman pour le site ScreenRant. « Ça fait du bien d’entrer dans Superman en découvrant un nouveau départ, sans la sempiternelle histoire d’origine. »

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Au tour de David Corenswet d'enfiler la cape de Superman
Photo : Reuters / Steve Marcus
Pour d’autres cinéphiles, l’absence de mise en contexte rend difficile l’attachement aux personnages et mine la crédibilité de leurs relations.
Ça fonctionne si l’on est déjà fan et familier avec l’univers de Superman, mais pour les néophytes, c’est un élément crucial qui manque à l’appel et qui fait démarrer le film sur des bases fragiles, explique Billie Melissa dans le magazine Newsweek.
« Quand les personnages sont présentés sans véritable contexte, il devient difficile de s’y attacher et de vouloir les suivre dans leur parcours. Et c’est là que la première incartade dans l’univers de Gunn devient une erreur fatale pour Superman. »
En ne posant pas d’abord les bases de son univers fantastique, le film donne l’impression d’être dépourvu de toute gravité, illustre Nick Schager, dans sa critique sur le site The Daily Beast.
Un Superman plus léger, en contraste avec la vision de Zack Snyder
Il semble y avoir un consensus entre les adeptes du film et ses détracteurs sur la rupture de ton entre la vision légère de James Gunn et celle plus sombre de son prédécesseur Zack Snyder, qui en plus de L’homme d’acier a signé Batman vs Superman : L'aube de la justice (2016).
« Là où les films de Snyder étaient des affrontements mythiques ultra-sérieux entre colosses, le Superman de Gunn est ancré dans quelque chose de plus léger, excentrique et sentimental », illustre à ce titre Jake Coyle de l’Associated Press, qui a accordé 3 étoiles sur 4 au film.
Plusieurs critiques saluent ce retour vers une version plus ludique de Superman, plus fidèle aux comics et aux premiers films avec Christopher Reeve; une transition facilitée par le jeu candide de David Corenswet.
Il y a une chaleur incroyable à jeu qui évoque les incarnations les plus classiques du personnage et qui pourrait bien en faire le nouveau chouchou du public, a écrit Molly Freeman pour le site ScreenRant, faisant écho à plusieurs de ses homologues.

Christopher Reeve dans le rôle de Superman en 1978
Photo : « Superman » 1978 / Richard Donner
Le nouveau film n’est pas "sombre" (comme l’erreur ambitieuse de Zack Snyder), mais plutôt une histoire folle et tourbillonnante aux multiples facettes, avec de véritables enjeux émotionnels, résume de son côté Owen Gleiberman pour le magazine Variety. « On a vraiment l’impression que la bande dessinée prend vie ».
Pour d’autres observateurs, l’esprit ludique favorisé par James Gunn est sa plus grande faiblesse lorsqu’il pousse la note un peu trop loin, à la limite du kitsch.
« James Gunn s'est réapproprié la légende Superman et l'a rebootée à l'aune de ses goûts personnels : une attirance bizarre et contradictoire pour le grotesque, le kitsch et l'humour carabin, mais aussi pour l'émotion enfantine et la sensiblerie mal canalisée », assène Philippe Guedj dans le quotidien français Le Point, qui qualifie le film de farce multicolore et assommante.
Les critiques et une première partie du public ont parlé. Reste à savoir ce qu’en pensera le commun des mortels, et surtout comment le tout se traduira au box-office. Avec un budget de 225 millions de dollars américains (308 millions $ CA), la barre est haute.