Rio Tinto investit 7,6 millions de dollars afin de tester l’efficacité d’une technologie de tri de minerai qui pourrait être intégrée à sa mine du lac Tio, à Havre-Saint-Pierre.

La technologie en question permet de trier le minerai directement à la source en fonction de sa teneur en titane et en scandium, précise un communiqué de la minière. Ces deux minéraux sont jugés critiques et stratégiques, même à faible teneur, écrit-on.

Rio Tinto estime qu’en séparant plus efficacement les minéraux exploitables de la roche, elle serait en mesure de réduire la quantité de matière transportée entre la mine et son Complexe métallurgique situé à Sorel-Tracy, à plus de mille kilomètres de Havre-Saint-Pierre.

Cela contribuerait à une baisse des émissions de gaz à effet de serre et des coûts associés au transport et au traitement du minerai, écrit l’entreprise.

Selon Rio Tinto, ce projet, qui sera réalisé en 2025 et 2026, permettrait également de mieux gérer la ressource minérale et pourrait éventuellement ouvrir la porte à l’exploitation de nouvelles zones de gisement, jugées non rentables jusqu'à maintenant.

Les résultats attendus pourraient conduire à une révision du plan minier et à une prolongation de la durée de vie de la mine, ajoute-t-on.

Québec contribue au projet à la hauteur de 2,5 millions de dollars dans le cadre du Programme de soutien dédié à la mise à l’échelle des procédés minéralurgiques ou de première transformation pour les minéraux critiques et stratégiques.

Le test permettra de connaître non seulement l’efficacité, mais également le coût d’opération de la technologie, précise la directrice exécutive de Rio Tinto Fer et Titane et Diamants, Sophie Bergeron.

Avec ce tri, Rio Tinto vise à transporter moins de roche stérile jusqu’à Sorel-Tracy, indique Sophie Bergeron.

Photo : Radio-Canada / Alban Normandin

À la suite des tests, Rio Tinto pourra déterminer combien d’emplois pourraient être créés dans la foulée des nouvelles activités de tri, ajoute-t-elle.

Sophie Bergeron indique que l’aménagement de l’emplacement qui accueillera l'usine de triage a été entamé.

Cap sur les minéraux critiques

La mine Tio contient du titane, un minerai critique et stratégique en demande dans plusieurs secteurs, indique la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina. Le gisement a encore entre 75 et 80 ans de vie devant elle, selon elle.

Le développement d’une nouvelle technologie de tri aura un impact positif sur la rentabilité de l’entreprise, bien sûr, mais aussi pour l’environnement dans le transport du minerai. Alors c'est gagnant pour tout le monde, estime-t-elle.

C'est positif aussi dans le contexte où on sait que les marchés sont plus difficiles, l’économie est au ralenti. Donc on souhaite aider les entreprises à pouvoir innover dans ce contexte, ajoute la ministre.

La ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, a annoncé jeudi que Québec contribuait au projet à la hauteur de 2,5 millions de dollars.

Photo : Radio-Canada / Alban Normandin

Le maire de Havre-Saint-Pierre, Paul Barriault, espère que l’application éventuelle de cette technologie permettra de pérenniser les emplois.

On trouve ça très intéressant qu’une compagnie comme Rio Tinto Fer et Titane décide d'investir dans la nouvelle technologie pour assurer la pérennité de la mine, affirme-t-il. On espère qu'on va arriver à quelque chose de concret.

Le maire de Havre-Saint-Pierre, Paul Barriault, espère que le projet permettra d'assurer une plus grande longévité à la mine. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Lambert Gagné-Coulombe

Alors que la mine est selon lui un moteur économique majeur pour la municipalité, il se réjouit de voir que Québec investit dans la modernisation de l’industrie.

On va avoir une oreille beaucoup plus attentive au niveau du gouvernement du Québec qui nous dit que "Oui, ça vaut la peine d’investir dans ce secteur parce qu’il y a de l’avenir", commente-t-il.

Avec les informations d'Alban Normandin