Présenté dans le cadre de Montréal Complètement Cirque, le Carnaval de cirque social fête ses 15 ans d’inclusion sociale par le cirque ce mercredi et ce jeudi, lors deux soirées tenues au parc Lalancette, dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve.

C’est Cirque Hors Piste qui organise cet événement. Malgré un financement précaire, cet organisme montréalais utilise l’art circassien dans son intervention artistique et sociale auprès des 500 jeunes marginalisés ou à fort risque d’exclusion sociale qu’il suit en moyenne par année.

Entre 17 h et 19 h, le public pourra assister à des animations circassiennes, mais aussi à une exposition sur l’itinérance et à des ateliers interactifs sous forme de jeux de kermesse pour sensibiliser le public aux préjugés ou encore à l’injustice afin d’aborder de façon ludique ces thèmes chers au cœur de Cirque Hors Piste.

À 19 h 30, place au cabaret! Des jeunes accompagnés par l’organisme ainsi que des circassiens professionnels monteront sur scène pour offrir un spectacle mêlant acrobaties, jonglerie, danse et main-à-main. La soirée se terminera avec des animations lumineuses.

Rassembler grâce au spectacle

Au départ, le Carnaval de cirque social est né de la volonté de fédérer.

À l’époque, il y avait – et il y en a encore – beaucoup de tensions entre les résidents, les commerçants et les populations marginalisées, explique Karine Lavoie, directrice générale de Cirque Hors Piste.

On voulait créer un événement où les différents publics pouvaient se rassembler de façon positive dans l’espace public, ajoute-t-elle. 

L’objectif est aussi de permettre aux jeunes qui ont un parcours de vie marginalisé de sentir qu’ils ont une place, qu’ils peuvent être eux-mêmes et que leur marginalité est même valorisée.

En 15 ans, l’organisme s’est de plus en plus retrouvé confronté à l’augmentation du nombre de surdoses et à la montée de la crise du logement. Par exemple, il a plus de difficultés à trouver des logements pour les jeunes qui vivent dans la rue.

Différentes animations et un spectacle attendent le public au parc Lalancette.

Photo : Cirque Hors Piste

Cirque Hors Piste rejoint également davantage les jeunes de la communauté LGBTQ+, à qui il fournit un espace sécuritaire. Ils nous disent : "au cirque, je peux être moi-même dans le genre que je choisis", rapporte Karine Lavoie. Ils sentent qu’ils peuvent explorer différentes parties d’eux-mêmes.

Depuis 2020, l’organisme porte aussi le mouvement Cirkaskina, qui vise à diffuser le cirque social dans l’ensemble des provinces canadiennes, jusqu’au Nunavut.

De la rue aux grands chapiteaux

Si l’objectif premier de Cirque Hors Piste n’est pas de former la relève circassienne, son travail a permis à des jeunes de devenir des professionnels du cirque et d’intégrer des compagnies bien connues comme FLIP Fabrique et Machines de cirque ou de créer leur propre troupe.

Voyant émerger des talents, on a développé un accompagnement qui permet à ces jeunes d’être soutenus pour devenir artistes, précise la directrice générale.

On a beaucoup de jeunes qui sont arrivés sans avoir touché au cirque de leur vie et qui, aujourd’hui, montent sur scène.

Certains deviennent également instructeurs de cirque. Une grande proportion de l’équipe de Cirque Hors Piste a participé à des activités de cirque social dans sa jeunesse et à le goût de redonner à l’organisme, explique-t-elle.