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Une cinquantaine de personnes ont manifesté mardi à Montréal devant le bureau du premier ministre pour dénoncer la commande gouvernementale aux directions d’écoles de réduire leurs dépenses de 570 millions de dollars.
On voulait lancer le message que les restrictions vont toucher directement nos enfants qui sont vulnérables, explique d'emblée Simon Bucci-Wheaton, l'organisateur de la manifestation.
On ne peut pas se permettre ça. Avant de couper dans les services pour nos enfants, on pourrait couper ailleurs. La gestion des fonds publics serait à revoir, poursuit celui qui est enseignant et père de deux enfants.

Simon Bucci-Wheaton, l'organisateur de la manifestation
Photo : Radio-Canada / Charlotte Dumoulin
Cette grogne découle de la décision du ministère de l’Éducation d'exiger des écoles publiques et privées de la province des restrictions budgétaires de l’ordre de 570 millions $ l'an prochain, en plus d’imposer des mesures d’optimisation du personnel.
Des organismes du réseau de l’éducation – allant d’une coalition de comités de parents à des directions d'établissements d'enseignement, du personnel de directions d'écoles et des syndicats – ont toutefois exhorté Québec à mettre fin aux « compressions » annoncées, jugeant que les services aux élèves seraient touchés.
J'ai un de mes enfants qui aurait besoin de services d'orthopédagogie, mais on s'inquiète parce qu'on ne sait pas s'il y en aura ou non cette année, souligne M. Bucci-Wheaton, qui ajoute qu'il a essayé d'inclure les parents [dans la manifestation], car ce sont eux qui doivent se mobiliser au bout du compte.
Cet appel à la mobilisation a été entendu par Samia Grégoire. J'ai un de mes enfants qui est neurodivergent, qui a besoin de soutien des éducatrices spécialisées. Déjà, à notre école, il n'y en a qu'une. C'est insuffisant. Elles tombent une après l'autre comme des mouches. Et là, qu'est-ce qui va arriver? se demande la mère de famille.

Les manifestants étaient invités à coller des post-it sur lesquels sont écrits des noms d'élèves qui seront affectés par les restrictions budgétaires.
Photo : Radio-Canada / Charlotte Dumoulin
Pour sa part, Félix Cauchy craint que les restrictions budgétaires nuisent à l'environnement scolaire de ses enfants. L'école, c'est pas juste quatre murs puis un prof qui parle, c'est un milieu de vie. C'est un milieu stimulant pour nos enfants. C'est ça qu'on est en train de mettre à terre, déplore le père de famille.
Bien que le ministre de l'Éducation, Bernard Drainville, ait demandé aux directions d'écoles de toucher le moins possible aux services directs aux élèves, certains professionnels doutent que cela soit possible, dont la pédopsychiatre Céline Lamy.
[Il y a] des enfants qui ont des besoins spécifiques, qui ont besoin d'être soutenus par des professionnels, des orthopédagogues, des éducateurs. Et toutes ces coupes-là vont forcément venir empiéter sur ces professionnels, prévoit-elle.

Les manifestants dénoncent les restrictions budgétaires en éducation du gouvernement de François Legault.
Photo : Radio-Canada / Charlotte Dumoulin
Ces restrictions créent notamment de l'incertitude pour les parents et le personnel enseignant, souligne M. Bucci-Wheaton. Ce n'est pas facile, car on ne sait pas ce qui va manquer et ce qui ne va pas manquer, s'inquiète l'enseignant.
Ce dernier reproche également au gouvernement de la CAQ son manque de communication, puisque le gouvernement a annoncé ces restrictions à la toute fin de l’année scolaire et à la fin de la période de consultations sur les règles budgétaires en éducation, ce qui ne donne que peu de temps au réseau pour s’ajuster.
[François] Legault n'arrête pas de dire que l'éducation, c'est important. Mais on voit que ce n'est pas le cas, lâche l'organisateur.
Le bureau du premier ministre, invité à réagir, réitère qu'il ne s'agit pas de coupes, mais plutôt d'une invitation de la part du gouvernement à respecter le budget qui a été consenti.
Le cabinet du ministre de l’Éducation Bernard Drainville s'est défendu dans les dernières semaines d’imposer des compressions au réseau de l’éducation. Le budget annoncé en mars reste le même, soit 23,5 milliards $, mais Québec lance un avertissement aux écoles : pas question de faire de dépassement budgétaire l’an prochain.
Avec les informations de Catherine Dib et Charlotte Dumoulin