La Régie des alcools et des jeux de hasard de la Saskatchewan (SLGA) a repris, lundi, l'achat et la distribution de boissons alcoolisées américaines. La province avait mis sur pause la vente de ces boissons il y a trois mois comme mesure de rétorsion aux tarifs douaniers américains.

La Saskatchewan avait cessé d’importer des boissons alcoolisées des États-Unis le 5 mars dernier.

Scott Moe avait alors indiqué qu’il s’agissait d’une mesure de riposte aux tarifs douaniers injustifiés mis en place par le président Trump sur les importations canadiennes.

Dans un courriel, David Morris, porte-parole de la SLGA, indique que la reprise de l’achat et la distribution d'alcool par l'intermédiaire du centre de distribution et des distributeurs privés permettra à la régie de vendre les stocks existants de produits américains qui ont été payés et de reprendre les commandes de nouveaux stocks.

Nous encourageons les consommateurs à soutenir les produits de la Saskatchewan et du Canada chaque fois qu'il est possible de le faire. Les droits de douane de 25 % imposés par le gouvernement fédéral sur l'alcool américain restent en vigueur, et l'on s'attend à ce que ce coût supplémentaire soit un facteur important, dit-il.

L’Alberta, qui était aussi au nombre des provinces ayant mis des restrictions sur l’alcool en riposte aux tarifs douaniers, a récemment levé ses restrictions sur l’importation d’alcools américains.

Kim Breckner, porte-parole de l'opposition officielle en matière de commerce et de développement des exportations, voit cette décision d'un mauvais œil.

Le Parti saskatchewanais renverse discrètement l'une des seules contre-mesures de notre province en réponse à l'agression américaine, dit-elle. Je ne sais pas si c'est simplement parce que Scott Moe n'est pas un leader, mais plutôt un suiveur de ce que fait l'Alberta ou s'il y a d'autres raisons.

Kim Breckner ajoute que le moment choisi ne pourrait être pire, car il y a quelques jours, Donald Trump a augmenté de 50 % les droits de douane sur l'acier et l'aluminium importés par les États-Unis.

Pour le NPD de la Saskatchewan, cette décision envoie un mauvais message à Washington et aux travailleurs de l'acier de la Saskatchewan qui sont déjà sous pression.

Nous avons besoin d'un gouvernement qui se concentre sur l'avenir, sur la lutte pour notre économie, sur la réduction de notre dépendance sur les États-Unis et sur une garantie pour notre propre avenir économique, conclut Kim Breckner.