Ce vendredi soir, Grand Corps Malade mettra un point final à sa tournée Reflets lors des Francos de Montréal. Devant la place des Festivals, il donnera un grand concert gratuit en guise d’au revoir pour dire merci à cette ville de Montréal qu’il s’apprête à quitter après y avoir posé ses valises, avec sa famille, pendant un an.

Se retrouver au cœur de Montréal face à beaucoup, beaucoup de Montréalais, ce sera assez fort de finir mon année comme ça, confie le slameur-chanteur-poète français, qui a choisi Montréal pour cette parenthèse à l’étranger avec sa femme et leurs deux enfants.

J'ai rencontré plein de gens pendant cette année-là et c'est comme si un peu tous ces gens allaient être là, ajoute-t-il. C'est un clin d'œil sympa pour faire une fête de départ, même si je ne suis pas encore parti.

Futures collaborations avec le Québec?

Cette très belle année montréalaise, Grand Corps Malade l’évoquera entre les titres qu’il interprétera sur scène, lui qui aime s’adresser à son public pendant ses spectacles.

S’il était entouré de trois musiciens lors des concerts qu’il a donnés plus tôt cette année au Québec et à Ottawa, il a décidé qu’ils seraient deux fois plus nombreux, y compris des joueurs de cuivres et un violoncelliste, pour cette prestation sur la scène principale des Francos.

Avec eux, Grand Corps Malade chantera des pièces de son huitième et plus récent album, Reflets, sorti à l’automne 2023, ainsi que ses classiques, dont À Montréal. Chaque fois qu’il se produit devant un public québécois, il lui offre ce texte de 2010 écrit en hommage à la ville et mis en musique par Yann Perreau.

Pendant son année montréalaise, Grand Corps Malade a mieux fait connaissance avec la musique québécoise, que ce soit en écoutant Fred Fortin, Gab Bouchard, Lou-Adriane Cassidy et Klô Pelgag ou en rencontrant des compositeurs d’ici ainsi que des artistes comme le rappeur Samian et la jeune chanteuse pop Billie du Page, qui a fait la première partie de ses concerts québécois.

Des contacts sont pris et il y aura peut-être des collaborations dans le futur, souligne celui qui a interprété les mots de Fred Pellerin sur son disque Il nous restera ça en 2015.

Nouvel album à saveur québécoise

Avant de troquer la douceur montréalaise pour la folie parisienne, l’artiste compte prendre le chemin du studio pour enregistrer les premières chansons de son nouvel album. Toute l’année prochaine, en France, je vais être sur ce projet d’album, mais il aura une couleur québécoise, dit-il.

Actualité internationale oblige, ce nouvel opus aura un petit goût social et politique. J’ai un texte sur les femmes. Je pense que le monde irait mieux si elles le dirigeaient un peu plus, explique-t-il.

Le slameur et poète Grand Corps Malade

Photo : Getty Images / AFP / LIONEL BONAVENTURE

Grand Corps Malade y abordera également des thèmes plus légers et personnels, mais il compte bien consacrer une nouvelle chanson à Montréal.

Je ne pourrai pas faire autrement, dit-il. À Montréal, c’était le Montréal vu par un Français un peu touriste qui vient là de temps en temps, mais après un an ici, j’ai envie de parler un peu plus de l’ambiance de Montréal et aussi de ce qu’est un hiver à Montréal, parce que c’est quand même une aventure.

Les mois qui viennent de s’écouler nourriront son inspiration non seulement pour ce prochain album mais aussi pour d’autres créations.

J'ai rencontré des musiciens et j’ai vécu dans un autre endroit, une autre approche du quotidien. Le rythme n’est pas du tout le même à Montréal qu’à Paris, avec d’autres gens, des personnes qui ont leurs expressions… Tout ça va forcément se retrouver sur de futures chansons.

Bientôt 20 ans de carrière

En 2026, cela fera 20 ans que Grand Corps Malade a mis les pieds à Montréal pour la première fois. Cela fera aussi deux décennies qu’il excelle à toucher les cœurs en jouant avec les mots.

Écrire deux livres et coréaliser trois films, dont le dernier, Monsieur Aznavour, a été vu par plus de deux millions de personnes en France, l’ont aidé à se renouveler.

S’inspirer d’autres disciplines permet d’aborder un nouvel album avec de nouvelles matières, explique celui qui ambitionne de tourner un autre film, mais pas tout de suite.

Je n’ai pas de recette pour durer, mais je pense que l’envie est le premier moteur. Et puis, j’ai la chance d’avoir créé un public fidèle, ajoute-t-il.

Chaque fois que je viens ici, le public répond présent dans les concerts. À moi maintenant de continuer de faire des choses qui lui plaisent, lance-t-il.