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Orgo-Life the new way to the future Advertising by AdpathwayFace à une « grande pénurie » de main-d'œuvre dans le secteur alimentaire, l'organisme Compétences Ontario cherche à redoubler d'efforts afin de convaincre de jeunes élèves à explorer des carrières dans le domaine.
À l’abattoir de Mount Brydges, à l’ouest de London, Ila Thompson est très absorbée par son travail. Il y a cinq ans, lorsqu’elle a soumis sa candidature à un poste d’ouvrière, la diplômée en psychologie cherchait simplement un emploi.
Avec des options limitées en raison de la pandémie, elle a cru que son expérience en chasse et en restauration lui serait d’une grande aide à l’abattoir, même si elle n’avait jamais été bouchère.
Sitôt embauchée, son employeur lui a offert une formation et aujourd’hui, elle adore [son travail] et compte y rester.
Un domaine de second choix pour les étudiants
Les aspirants au métier de boucherie ne courent toutefois pas les rues, selon le professeur Troy Spicer, qui enseigne au Collège Fanshawe de London.

Troy Spicer est professeur au programme de boucherie au Collège Fanshawe de London.
Photo : Radio-Canada / Andrew Lupton
C’est souvent vu comme un domaine de second choix. [Les étudiants disent] : "Je n’ai pas pu faire telle autre chose, donc je suis devenu boucher", note-t-il.
Pourtant, le domaine accuse un manque de travailleurs. En 2024, plus de 1000 offres d’emplois en boucherie ont été affichées sur le site web du ministère du Travail de l’Ontario. C’est 30 % de plus que l’année précédente.
Il y a une grande pénurie de bouchers, constate aussi le directeur général de Compétences Ontario, Ian Howcroft.
L’organisme compte redoubler d’efforts, notamment en sillonnant les écoles de la province, pour encourager les jeunes élèves à explorer des carrières dans les métiers spécialisés liés à l’alimentation.
La restauration accuse aussi une pénurie considérable de travailleurs, avec de nombreux postes vacants de cuisiniers et de chefs cuisiniers, signale M. Howcroft.
Le secteur de la restauration a été l’un des plus touchés par la pandémie [...] Il a le défi de se reconstruire, de recruter et d'attirer les jeunes vers le domaine, explique-t-il.
Ça ne paie pas, souligne un expert
Embaucher des travailleurs dans le domaine des arts culinaires ne sera toutefois pas chose facile, observe le chef cuisinier à la retraite Simon Le Hénaff, qui a aussi longtemps enseigné au Collège Boréal.
Ce que [les travailleurs] gagnent à l’heure est médiocre. C’est quand même le salaire minimum et ça, ça rend les choses pas mal difficiles. [...] Ça ne paie pas et la population ne veut pas payer plus cher pour ses repas [au restaurant].
Ils doivent bûcher pas mal fort et longtemps avant qu’ils ne soient reconnus et obtenir des salaires adéquats pour survivre, affirme M. Le Hénaff.

Simon Le Hénaff est chef cuisinier à la retraite. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Zacharie Routhier
Il souligne que travailler dans le secteur culinaire ne nécessite pas d’accréditation et que les employés peuvent être formés sur le tas, ce qui est néfaste pour l’environnement et le domaine.
Sans solutions à cette pénurie, regrette-t-il, le domaine va souffrir par manque d’innovation.
Un chef cuisinier, il y a le côté artistique qui ressort. Bien souvent, on peut suivre une recette mais la modifier à notre propre goût. Une fois que tu as des plats signature du chef, la population va se dire : "On va aller là parce qu’il y a tel ou tel autre plat".
Il prône une réglementation plus stricte des horaires de travail pour rendre le domaine un peu plus attrayant.
S’il reconnaît qu’une carrière dans le domaine culinaire comporte des défis, M. Howcroft croit que le secteur regorge d’emplois passionnants.
Mais nous voulons que les jeunes prennent leurs décisions en se basant sur des faits et nous leur donnons l’information nécessaire pour les aider à faire leur choix dans leur parcours éducatif, déclare-t-il.
Il y a urgence. [...] Nous avons besoin de recruter des gens pour pouvoir tous apprécier un bon plat, une belle expérience, conclut-il.
Avec les informations de CBC