Le chef du Parti conservateur du Québec (PCQ) se réjouit de la collaboration entre sa formation politique et Maïté Blanchette Vézina à l’Assemblée nationale. Éric Duhaime espère même convaincre la députée indépendante de Rimouski de se porter candidate sous la bannière conservatrice en 2026, tandis que cette dernière laisse planer le doute sur une quelconque candidature aux prochaines élections.

Sans vouloir la brusquer, le leader conservateur québécois aspire à recruter celle qui a quitté la Coalition avenir Québec en reprochant à son chef d’avoir abandonné les régions. Mais cela se fera à son rythme, précise M. Duhaime, bien conscient que les transfuges peuvent hérisser la population, citant en exemple la défection de Chris d’Entremont chez les libéraux à Ottawa.

C’est certain que je suis en opération de séduction – si je peux dire ça – et j’espère pouvoir effectivement la compter parmi nos rangs comme candidate lors de la prochaine élection générale en octobre 2026, annonce Éric Duhaime, invitant au passage sa nouvelle collaboratrice au congrès du Parti conservateur qui doit avoir lieu en janvier, à Québec.

La députée indépendante de Rimouski, Maité Blanchette Vézina, a rencontré le chef conservateur quelques fois dans les dernières semaines.

Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot

La députée de Rimouski a avancé jeudi vouloir explorer différentes manières de collaborer avec la formation conservatrice, tout en demeurant indépendante jusqu’à la fin de son mandat. Cette collaboration, d'abord évoquée dans Le Journal de Québec, pourrait prendre la forme de projets de loi ayant obtenu le sceau du PCQ ou d’invitations à tenir des points de presse à l’Assemblée nationale, par exemple.

Cette coopération tiendra essentiellement sur des points que Mme Blanchette Vézina dit partager avec le PCQ, c’est-à-dire la place des régions et la décentralisation, des valeurs conservatrices à ses yeux. J’étais très heureux de voir qu’on a plusieurs points en commun, et de faire avancer ces dossiers-là, je pense que ça va être important, acquiesce Éric Duhaime.

Actuellement, le chef conservateur ne peut tenir d’activités de visibilité sur la colline Parlementaire, comme sa formation politique n’a fait élire aucun député, même si elle a reçu l’appui de plus de 500 000 électeurs lors des élections de 2022 – une distorsion que dénoncent tant Mme Blanchette Vézina que M. Duhaime. Il doit ainsi se faire inviter par un élu, ce que pourrait faire la députée de Rimouski.

Ma réflexion n’est pas terminée

Pour sa part, Maïté Blanchette Vézina se garde bien de dévoiler ses intentions sur les prochaines élections provinciales de 2026. En fait, la députée de Rimouski affirme ne pas avoir décidé si elle sollicitera un second mandat auprès des électeurs.

Depuis son départ de la Coalition avenir Québec, Maïté Blanchette Vézina a critiqué plusieurs décisions du gouvernement Legault et remis en question son engagement pour les régions. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada

J’ai encore le goût de représenter les citoyens [de Rimouski], mais il reste que c’est une vie difficile avec deux enfants, en toute franchise, a dit l’ex-caquiste en entrevue au Téléjournal Est-du-Québec. Pour l’instant, ma réflexion n’est pas terminée.

Quant à l’invitation lancée par M. Duhaime à assister au congrès conservateur, Maïté Blanchette Vézina avance que sa présence y est possible, pourvu qu’il soit question des régions. C’est vraiment le dossier que je souhaiterais développer.

Dans la circonscription qu’elle représente, plusieurs électeurs croisés sur la rue Saint-Germain se sont montrés perplexes quant à cette collaboration. Je n’ai pas voté pour ce parti-là, lance une passante au sujet du Parti conservateur. Elle a été élue comme représentante d’une idéologie politique, et elle est toujours notre élue, sauf que là, elle glisse vers d’autres idéologies, déplore une autre.

Certains sont plus incisifs à l’égard de ce rapprochement. Lui, je le pif pas, comme on dit! lance une dame à propos d’Éric Duhaime. On appelle ça des vire-capot! peste un homme. Si ça peut faire avancer la région et des projets, je suis bien content, nuance un autre.

Avec la collaboration d'Isabelle Damphousse