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Orgo-Life the new way to the future Advertising by AdpathwayDes organismes du réseau de l’éducation – allant d’une coalition de comités de parents à des directions d'établissements d'enseignement, du personnel de direction d'écoles et des syndicats – exhortent Québec à mettre fin aux « compressions » annoncées.
Dans un communiqué partagé jeudi, le regroupement Ensemble, unis pour l’école se dit indigné par les compressions inacceptables en éducation que le gouvernement tente en vain de minimiser à l’aide de créativité comptable.
La commande gouvernementale passée aux directions d'écoles est de réduire leurs dépenses de 570 millions $.

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Québec demande aux écoles de faire un « effort » budgétaire. On vous résume la situation.
Photo : Radio-Canada
Bien que le ministre de l'Éducation, Bernard Drainville, leur ait demandé d'affecter le moins possible les services directs aux élèves, ces groupes soutiennent que cela sera impossible, vu l'ampleur des réductions demandées.
Le ministère de l’Éducation joue sur les mots pour donner l’impression qu’il limite les dommages à ce seul montant. Or, dans les faits, ils seront bien supérieurs, notamment parce que l’inflation n’a même pas été couverte par les subventions du ministère, soutient le regroupement.
Les organismes du regroupement Ensemble, unis pour l’école :
- Centrale des syndicats du Québec (CSQ)
- Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ)
- Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ)
- Fédération du personnel professionnel de l’éducation (FPPE-CSQ)
- Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec (APEQ)
- Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement (FQDE)
- Association québécoise du personnel de direction des écoles (AQPDE)
- Regroupement des comités de parents autonomes du Québec (RCPAQ)
Le cabinet de Bernard Drainville se défend en effet d’imposer des compressions au réseau de l’éducation.
Le budget annoncé en mars reste le même, soit 23,5 G$, mais Québec lance un avertissement aux écoles : pas question de faire de dépassement budgétaire l’an prochain. Si les dépenses se poursuivaient au même rythme pour la prochaine année, le réseau scolaire public dépasserait de 357 M$ ce budget [pour l'année financière qui se termine au 31 mars 2026], indique le cabinet.
Ce dernier ajoute avoir investi énormément en éducation, faisant grimper le budget de 58 % dans les six dernières années. Mais après tout ce rattrapage, on doit maintenant consolider nos investissements, explique-t-on.

Le cabinet de Bernard Drainville se défend d’imposer des compressions au réseau de l’éducation. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel
Le service à l’élève sera affecté, assure le réseau scolaire
Les organismes ayant sonné l’alarme jeudi matin sont catégoriques : il est clair que le service à l’élève sera affecté si Québec ne revoit pas ses plans, des sorties scolaires aux livres pour la bibliothèque, en passant par les activités parascolaires et le soutien aux contenus obligatoires (comme l’éducation à la sexualité).
[Avec ces mesures, ce sont des] centaines de TES [technicien en éducation spécialisée] de moins. Ce sont des orthopédagogues de moins dans nos écoles. C’est de la non-embauche de personnel professionnel, donc pas de psychologue, de psychoéducatrice. On coupe dans le secrétariat, dans la conciergerie, dans l’aide alimentaire, dans les sorties culturelles. Et ça, on n'atteint même pas le quart de l’effort budgétaire qui nous est demandé, explique Nicolas Prévost, directeur de la FQDE.
On ne veut pas être alarmiste ou pessimiste, mais la réalité, les faits sont tels que malheureusement on ne peut pas être optimiste avec la rentrée qui s’en vient.
Tout aussi préoccupé par la suite des choses, André Bernier, directeur de l'école primaire du Bourg-Royal-et-du-Châtelet et vice-président de l’AQPDE, s’explique encore moins que Québec ait partagé ses directives si tardivement.
Ce sont des décisions qui auraient dû être prises avant pour qu’on ait le temps de se pencher sur la structure complète.
Là, on se trouve à minuit et cinq – et pas minuit moins une – pour faire des changements où il y a très peu de quarts d’emploi qui peuvent être touchés parce que les affectations sont déjà faites.
Ça ne nous permet pas d’avoir une gymnastique complète, parce que le temps est trop court, poursuit M. Bernier.
Ayant 25 années de travail à la direction ou à la direction adjointe d’école derrière la cravate, André Bernier assure n’avoir absolument jamais vu de mesures budgétaires aussi draconiennes, et il assure que l’on est dans une autre dimension par rapport aux mesures prises par le passé.
On a déjà eu des périodes d’austérité, mais c’était cosmétique comparativement à ce qu’on vit là, affirme André Bernier. C’était des petites coupures où, dans les budgets internes de l’école, on était capable de couper ce qu’on avait à couper sans que ça paraisse dans le service à l’élève.
La réforme de la taxe scolaire a précipité le retour de l’austérité, selon l’IRIS
Y a-t-il un lien entre les restrictions budgétaires annoncées récemment par le ministre de l’Éducation pour l’année scolaire 2025-2026 et la baisse des taxes scolaires amorcée il y a quelques années? Maxim Fortin, chercheur à l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS), est sans équivoque, cette uniformisation de la taxe a précipité le retour de l’austérité en éducation.
Celui qui est politologue de formation soutient que la réforme de la taxe scolaire, implantée au plus fort de la pandémie par le gouvernement Legault, prive les écoles et les centres de services scolaires de revenus substantiels.
Pour en savoir plus, lisez notre article à ce sujet.
La rentrée appréhendée
En vue de la rentrée, André Bernier appréhende déjà de la grogne de toutes parts, et plus particulièrement des parents.
On sait que les parents ne seront pas contents du service qui sera offert. Tout ça va retomber sur les enseignants, puis va retomber sur les épaules des directions…, indique-t-il.

André Bernier est directeur de l'école primaire du Bourg-Royal-et-du-Châtelet et vice-président de l’Association québécoise du personnel de direction des écoles.
Photo : Radio-Canada
En prévision de ce phénomène, André Bernier a, conjointement avec les autres directions membres de l’AQPDE du Centre de services scolaire des Premières Seigneuries, envoyé une lettre aux parents de leur CSS afin de leur faire part de la situation extrêmement préoccupante à laquelle ils font face.
Il est inconcevable pour nous, qui œuvrons quotidiennement au développement et à la réussite de chaque élève, de voir l’éducation être ainsi charcutée.
Nous tenons à vous assurer que, malgré cette situation difficile, nous mettrons tout en œuvre pour soutenir vos enfants et répondre au mieux à leurs besoins, ajoute-t-on dans cette lettre. Cependant, nous ne pouvons ignorer le fait que les décisions ministérielles nuisent grandement au développement de vos enfants ainsi qu’au bien-être du personnel.
En conclusion, la lettre appelle les parents à appuyer leurs démarches et à manifester leurs désaccords.
Des parents réagissent
Des parents ont d’ailleurs levé la main afin d’exprimer leurs inquiétudes, voire leurs frustrations, face aux récentes annonces du gouvernement.
C’est le cas de Chantal Serafini, parent d’élève qui, avec une autre parent d’élève, coorganise une marche qui se tiendra jeudi après-midi à Montréal.
En entrevue à Tout un matin, cette mère dénonce qu’on coupe où il n’y a plus de gras à couper, où il n’y a plus de chair sur les os.
On voit à quel point les écoles font beaucoup avec pas grand-chose. On veut montrer qu’on les soutient. Mais surtout, on veut montrer aux enfants qu’on se bat pour leur avenir, lance-t-elle.
Cette dernière espère également pouvoir faire de cette marche une manifestation hebdomadaire, tant et aussi longtemps que les plans du gouvernement ne seront pas changés.
Une marche du même genre se tiendra également à Québec jeudi, et à Saint-Jean-sur-Richelieu le 9 juillet.
Avec des informations de Colin Côté-Paulette, Fannie Bussières McNicoll, Tout un matin et La Presse canadienne