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Ce cirque en nature qui fait rêver au Kamouraska

3 days ago 7

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Introduction

Tout de suite, j’ai vu un cirque dans ma tête, le long de la falaise, raconte Élyme Gilbert, le regard posé sur un point imaginaire.

Une pensée éphémère, un moment d'exaltation, une idée parmi celles qui vont et viennent...

Mais dans la tête de ce grand gaillard, la graine d’un projet fou qui allait, 13 ans plus tard, mobiliser toute une petite communauté du Kamouraska était semée.

Si, au départ, il était difficile pour les gens de Saint-Germain-de-Kamouraska d'imaginer un cirque en pleine nature, l'idée d'Élyme, et les initiatives qui en ont découlé, a mené à un mode de vie et une fierté pour ce coin de pays reconnu pour ses couchers de soleil spectaculaires.

Du chapiteau au cabouron

Du chapiteau au cabouron

Du chapiteau au cabouron

J’ai été élevé en campagne, sans électricité, dans le fond du bois, en autosuffisance avec mon père, raconte Élyme, qui a travaillé pendant 10 ans au Cirque du Soleil comme gréeur en chef, responsable de l’installation des équipements acrobatiques et de la sécurité des artistes.

D’hôtel en hôtel, de pays en pays, le jeune homme originaire de l’Estrie finit par se lasser des tournées et aspire à se déposer.

Quand il n’est pas à l’étranger, il commence à arpenter sa région natale à la recherche d’un endroit où s’enraciner, en vain. Un collègue lui parle alors de la seigneurie Rankin, sur un lieu nommé la pointe Sèche, à Saint-Germain-de-Kamouraska, un village d’à peine 300 âmes, au Bas-Saint-Laurent.

Un petit village devant un champs d'herbe et une église en arrière-plans sous un ciel gris. Saint-Germain-de-Kamouraska est officiellement fondé en 1893, mais c’est ici qu’a eu lieu l’une des premières batailles de la conquête anglaise de 1759.  Photo : Radio-Canada / François Gagnon

Je suis arrivé sur le terrain, puis j'ai dit : "C'est ici que je vais passer ma vie, point", déclare Élyme, les yeux brillants, d’un bleu intense.

Le centre de la parcelle dont il devient propriétaire en 2008, c’est un cabouron, une montagne unique en son genre, véritable signature paysagère du Kamouraska, où l’on en trouve plusieurs comme autant de dragons endormis dans les champs, le long du fleuve Saint-Laurent.

Le majestueux manoir Rankin, construit en 1835 et érigé à même le cabouron, est à l’état de ruine.

Quand il a acheté, c'est sûr qu'au début, tu te demandais ce qui allait se passer. Mais finalement, rapidement, on s'est rendu compte que c'était une bonne nouvelle, qu’il laissait l'accès [aux sentiers de la seigneurie], se souvient Jérémie Guay Chenard, natif de Saint-André-de-Kamouraska, le village voisin.

La première chose que fait le nouveau maître des lieux n'est pas de réparer la toiture qui coule ou de solidifier le plancher défoncé, mais plutôt de fabriquer une immense table pour recevoir les gens du coin.

On a fait une grosse fête de bienvenue, pas pour nous souhaiter la bienvenue, mais pour dire aux gens qu’ils sont les bienvenus chez nous, raconte Élyme, qui du même souffle affirme que les affiches Propriété privée ne devraient pas exister.

Le manoir reprend doucement vie au fil des corvées et des rassemblements qui se multiplient.

Les vieux du village, ils venaient de temps en temps scèner pendant qu'on faisait les rénovations du manoir Rankin, parlant de leur grand-mère qui faisait le ménage ici au temps de la seigneurie, raconte Élyme, le regard pétillant.

Deux hommes dans la quarantaine riant dans un atelier de cirque au sein d'une église transformée. Élyme Gilbert et Jérémie Guay Chenard ont fondé ensemble Bâtis’Art, une entreprise de restauration de bâtiments patrimoniaux.  Photo : Radio-Canada / François Gagnon

Élyme avait le projet ambitieux de rénover le manoir, qui était un peu comme le cirque, en réalité. De l'extérieur, tu te disais : "Ben voyons donc, il réussira pas!" Mais finalement, il l'a fait. Je pense qu’il aime bien ce genre de projet là où les gens pensent qu'on ne peut pas réussir, témoigne son ami Jérémie Guay Chenard, qui a d’abord été le colocataire d’Élyme puis son partenaire d'affaires.

Une nouvelle flamme

Peu de temps après s’être installé au Kamouraska, Élyme rencontre Stéphanie Freisinger, géographe à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR), avec qui il cheminera désormais main dans la main.

Il parle d’elle avec beaucoup de tendresse, et une immense gratitude de l’avoir à ses côtés. Elle est de tous mes grands projets de vie.

En janvier 2018, à l’aube de la quarantaine, il est amoureux, père de deux jeunes filles et copropriétaire d’une entreprise florissante de restauration de bâtiments patrimoniaux. Néanmoins, c’est avec un pincement au cœur qu’il quitte la maison tôt le matin et revient fourbu le soir. Il ne voit pas assez ses enfants à son goût et le cirque l’habite toujours.

Élyme Gilbert pose près des conteneurs du cirque avec sa conjointe Stéphanie et leur deux filles. « Sans Stéphanie, [le cirque] n'aurait pas été possible. C'est vraiment un projet commun », insiste Élyme. Photo : Radio-Canada / François Gagnon

Si on veut pas aller en ville pour aller travailler au cirque, ben on va faire venir le cirque en campagne, décide Elyme Gilbert, qui se lance dans la création de cet amphithéâtre en plein air, à flanc de falaise, au bord du fleuve.

C’est comme une folie qu'on part. Pis là, ça a adonné qu'il y a des gens qui disaient ''C'est une belle folie, nous autres aussi, ça nous tente de participer.'' Puis, plus la folie grandissait, plus ça se concrétisait, plus les gens trouvaient que c'était encore plus fou et plus intéressant de s’y joindre, raconte l’ancien gréeur du Cirque du Soleil.

Si Élyme rêve, Stéphanie, c'est le trampoline qui l'amène vraiment plus haut avec son ouverture, sa folie, son accueil, sa bonne humeur, affirme Gabrielle Lemarier-Saulnier, ou Gabi pour les intimes. Cette coordonnatrice au Centre de recherche sur le développement territorial de l’UQAR sera aussi de l’aventure dès les premiers balbutiements du cirque.

Fort du soutien indéfectible de sa blonde, blindé par les compétences logistiques et administratives de Gabi, son bras droit, Élyme fabrique une maquette du cirque en carton.

C’est ainsi que Gabi et Élyme, armés de leur cirque miniature, vont rencontrer la municipalité régionale de comté, la société d’aide au développement des collectivités et Développement économique Canada pour les convaincre de leur prêter de l’argent.

Comment faire pousser un cirque en 18 mois

Comment faire pousser un cirque en 18 mois

Comment faire pousser un cirque en 18 mois

On ne parle pas ici d’un garage ou d’un salon de coiffure. Il s’agit d’un cirque permanent, en nature, dans un village de 300 âmes, qui a pour ambition d'accueillir 300 spectateurs et spectatrices chaque soir de l’été, beau temps, mauvais temps.

C’est fou! Et les gens disaient : "Vous êtes sûrs?" Puis là, Élyme disait : "Je suis sûr à 100 %." Les gens ont voulu rêver avec nous et ils avaient envie, je pense, que ce [la seigneurie] revive, raconte Gabi, qui a côtoyé Élyme et Stéphanie tous les jours pendant les trois premières années.

Pour Gabi, le fait qu’Élyme soit aussi arrivé avec tout un langage qui venait du Cirque du Soleil lui a donné de la crédibilité, en plus de la notoriété qu’il avait déjà acquise avec son entreprise de restauration de bâtiments patrimoniaux.

Pour lui, [le cirque], c'est pas si rationnel, c'est passionnel. C'est tout autre chose [...]. Et son énergie, son positivisme, son esprit rassembleur fonctionnent bien avec ça, explique Jérémie Guay Chénard, qui découvre son partenaire d’affaires sous un autre jour.

Entre le moment où Élyme décide de réaliser son rêve et la première représentation du Cirque de la Pointe-Sèche, il s’écoule tout juste 18 mois. Un an et demi seulement pour défricher, construire, créer et financer un spectacle de cirque de qualité professionnelle.

Mais pour Élyme, il est évident que le cirque n’aurait jamais vu le jour sans les huit années précédentes.

C'est pas mon projet, c'est le projet de la communauté, pis c'est le projet de tous ceux qui veulent y participer, répète à plusieurs reprises celui qui dégage une grande force doublée d’une sensibilité hors du commun.

Élyme, c'est dans son tempérament de mettre en lien des gens, d'aller tirer le potentiel de tout le monde pour faire des grosses affaires. C'est super inspirant, souligne Gabrielle Lorrain. La céramiste copropriétaire du Sacré Atelier, à Saint-Germain-de-Kamouraska, a donné de son temps dès la première année du cirque.

Et la réponse de la communauté a été impressionnante!

L’esprit autour du projet agit comme un aimant. Au moins 60 personnes donnent de leur temps à l’été 2018 pour les corvées qui se succèdent dans une ambiance collective de joie, vers un objectif commun : concrétiser un projet plus grand que nature dans un tout petit patelin.

Les yeux d’Élyme prennent la couleur du fleuve en automne et sont baignés de larmes quand il parle de bénévoles qui consacraient de quatre à cinq jours par semaine à donner vie à son rêve.

« Quand il y avait quelque chose qui allait moins bien, il y avait quelqu'un qui arrivait pour le régler, que ça soit des amis, des connaissances, pis beaucoup, beaucoup, beaucoup de bénévolat. Ça a vraiment fait en sorte que le projet a pu être viable », se souvient le concepteur avec son sourire contagieux.

Élyme considère le travailleur saisonnier Gérald Gagné comme l’un des piliers du cirque.

Le sexagénaire qui dégage une grande douceur et une profonde bienveillance n’a pas tout de suite cru Élyme quand ce dernier lui a parlé de son projet de cirque.

C’était pas évident, mais on était tellement dans l’énergie d’Élyme et Stéphanie!, s’exclame Gérald, qui vit dans la région depuis plus de deux décennies.

C'est sûr que quand tu débarques dans une shop à soudure puis que tu dis que tu veux faire débarquer 17 conteneurs dans ta cour le lendemain matin, on te regarde un peu drôle. Pis quand tu montres ton dessin et que tu expliques que tu vas faire un cirque, ça fait jaser pis ça devient aussi une fierté de participer, évoque l’ancien du Cirque du Soleil qui devait trouver une équipe de conception.

Que le spectacle commence...

Que le spectacle commence...

Que le spectacle commence...

Deux semaines avant la grande première, il n’y a ni toilettes, ni eau courante, ni électricité.

Encore une fois, l’esprit communautaire des gens de Saint-Germain-de-Kamouraska permet de surmonter les défis.

Gabi se souvient encore de leur dévouement, notamment celui d’une entreprise du coin qui a travaillé toute la nuit pour coudre tous les ourlets des écrans moustiquaires la veille de la première, pour que le public ne se fasse pas dévorer.

C’était une situation vraiment stressante. Les artistes l'ont vécue avec nous. Fait que quand ça a été le temps de faire la première, c'était comme euphorique de se dire : "Eille, on a réussi!", souligne humblement Élyme.

La musique s’élève, le batteur est suspendu dans sa bulle à flanc de montagne et les doigts du pianiste s’activent sous la pluie, alors que les acrobates racontent une histoire en cabriolant, utilisant les rochers tout autant que le trampoline ou les cerceaux, virevoltant tantôt sous la pleine lune, tantôt à travers une fine bruine, la nature jouant un rôle de premier plan pour créer chaque fois une expérience unique.

Et une fois que s’estompe le bruit des applaudissements, ce n’est pas encore vraiment fini puisque le rideau ne tombe jamais tout à fait. Au sortir des conteneurs, les spectateurs et spectatrices découvrent que les artistes, techniciennes et techniciens sont là, tout comme plusieurs bénévoles, citoyennes et citoyens du village.

C’est l’occasion de rencontres inoubliables avec celles et ceux pour qui le Cirque de la Pointe-Sèche est devenu un mode de vie et qui se font porter par la magie du lieu et de la performance.

Un papa pose en souriant avec sa jeune fille dans ses bras.Maxime Éthier, qui compose une trame musicale originale pour chaque spectacle depuis 2022, devait séjourner quelques semaines dans le Kamouraska, a été surpris par la pandémie et n’est finalement jamais reparti.  Photo : Radio-Canada / François Gagnon

Maxime Éthier, directeur musical du cirque, apprécie l’esprit de famille qui y règne.

Les enfants, c'est partout, tout le temps. Il y a une gardienne dans la loge pendant les shows. Ça se couche à pas d’heure, ça court partout. Ça fait partie de la game, pis je souhaiterais pas que ça se passe autrement, insiste le multi-instrumentiste qui s’est établi dans le Kamouraska en 2020.

Pour celui qui a évolué auparavant dans le milieu musical montréalais, il ne fait aucun doute que la qualité de vie des artistes est une priorité pour Élyme. Il est là pour nous autres pendant la production. C'est vraiment quelqu'un plein de ressources pis encourageant au quotidien.

Elyme Gilbert tient les pieds d'une jeune fille assise sur un trapèze.Élyme se réjouit de voir grandir les enfants d’artistes qui reviennent année après année.  Photo : Radio-Canada / François Gagnon

Chaque année, Élyme reçoit des curriculum vitae par dizaines d’artistes qui ont déjà roulé leur bosse autour du monde avec des cirques connus tels que le Cirque du Soleil, le Cirque Éloize et Les 7 doigts de la main, et que l’expérience humaine et familiale qu’offre cet écrin entre fleuve et montagne et qui contraste avec la vie de tournée attire.

Je pense que ma plus grande fierté, c'est de me dire que le spectacle qu'on présente est de très haute qualité, finalement, et de savoir que les artistes qui viennent chez nous sont tous contents d'être là, souligne celui qui a conçu le cirque dont il rêvait.

Quand l’église entre en scène

Quand l’église entre en scène

Quand l’église entre en scène

Quand on évoque l’histoire de l'église de Saint-Germain-de-Kamouraska, Élyme verse une larme.

En pleine pandémie, alors que tout est sur pause, la fabrique de la paroisse décide d’offrir son église au Cirque de la Pointe-Sèche.

L’église Saint-Germain a une histoire particulière, puisqu’à la fin du 19e siècle, la population de la paroisse voulait une église dans le village, toutefois l’archidiocèse de Québec ne voulait lui donner ni église ni curé, estimant que les gens n’avaient qu’à aller à l’église de Kamouraska, le village voisin. Déterminés, ces derniers ont construit eux-mêmes cette église, pierre par pierre, et ils ont patiemment attendu plusieurs dizaines d’années avant qu’on leur donne un curé.

Une église en pierre taillée.
C’est la population de Saint-Germain qui a elle-même bâti l’église, étant donné que les autorités ecclésiastiques de l’époque ne voulaient pas accéder à sa requête. Photo : Radio-Canada / Véronique Duval

C'est ça aussi, Saint-Germain. [...] C'est des familles fondatrices, solides, puis déterminées qui ont bâti ça, estime la céramiste Gabrielle Lorrain.

Élyme le rêveur-rassembleur n’a été que le catalyseur qui a contribué à faire germer ce qui était déjà là, selon elle.

Élyme est au courant de l’état du bâtiment et de l’ampleur du défi, puisqu’il a siégé avec Jérémie et Gabi au conseil d’administration du Parvis, un OBNL qui pendant des années avait exploré des voies pour trouver une nouvelle vocation à cette église, mais dont l’énergie avait fini par s'essouffler.

Malgré tout, un espace unique émerge : murs d’escalade, atelier de céramique, école de cirque… et l’église est petit à petit réinvestie par la population.

« Le cirque, ils ont eu juste beaucoup de guts et de vision d’accepter l’église. On a imaginé le format, puis l'ampleur du projet, graduellement, tout le monde ensemble : les gens d’escalade, nous autres [l’atelier de céramique] et l’atelier de cirque », affirme Gabrielle Lorrain.

Le maire de Saint-Germain-de-Kamouraska, Roger Moreau, s’enthousiasme quand il parle de la renaissance de l’église. Souvent, on transforme les églises en salle communautaire. Mais une salle communautaire, ça sert cinq, dix fois par année. Ici, il y a du monde tous les jours!

« L'église, c’est essayer de redonner à la communauté un lieu qui appartient à la communauté. »

En ce dimanche de mai froid et pluvieux, les artistes et techniciens et techniciennes de la cuvée 2025 en sont témoins, alors que l’accueil officiel se fait justement dans l’église.

Un groupe d'adultes réuni à l'intérieur d'une église écoute des conseils. Bénévoles et artistes de profession se côtoient lors des journées d’accueil chaque printemps.  Photo : Radio-Canada / François Gagnon

Des jeunes et moins jeunes bondissent ou sont en suspension dans les airs, un groupe joue à un jeu de société dans l’espace cuisine et, dans la sacristie, quelques personnes ont les mains dans l’argile.

Élyme présente l’espace aux artistes, en leur expliquant qu’ils et elles pourront venir s’y entraîner tous les jours, sur des structures et des matelas dont la plupart sont des dons du Cirque du Soleil.

Ça amène un beau côté, une belle ambiance. [...] Ça aide les jeunes et les artistes plus débutants à voir où ça peut mener. Puis il y a des artistes qui sont généreux de leurs trucs, de leurs commentaires, souligne Jérémie Guay Chénard.

L’élyme des sables

L’élyme des sables est une plante alliée dans la lutte contre l’érosion côtière, pour améliorer la biodiversité et stabiliser les rives. C’est une plante qui pousse sur le bord du fleuve Saint-Laurent.

Alors qu’elle foisonne plus à l’est, on en trouve étonnamment juste devant la pointe Sèche… là où Élyme Gilbert s’est enraciné et a imaginé un cirque qui dans son sillage a propulsé la revitalisation de l’église, autant d'éléments contribuant à freiner l’exode des jeunes et à attirer des familles.

Des herbes sur le bord d'un étendu d'eau à l'arrière-plan.

Bien que la beauté du paysage et les maisons encore abordables soient des éléments qui attirent les gens à Saint-Germain-de-Kamouraska, le dynamisme amené par le cirque, le centre d’escalade et l’atelier de céramique sont venus propulser un élan qui était latent, selon le maire Roger Moreau.

Un groupe d'une dizaine de personnes sur une passerelle de bois en forêt au bord d'une falaise.
Chaque année, les artistes découvrent les lieux inusités où ils et elles créeront la magie du cirque et vivront avec leur famille pendant la belle saison.  Photo : Radio-Canada / François Gagnon

Il y a eu beaucoup de jeunes familles qui ont eu des enfants qui se sont établies à Saint-Germain ces dernières années. Une année, on a eu 18 naissances!, s’exclame-t-il, soulignant que le Bas-Saint-Laurent est une des régions du Québec où la population est la plus âgée.

Son village se démarque avec un bond de population de 11 % entre 2019 et 2024, selon les chiffres de l’Institut de la statistique du Québec, ce qui le classe dans le peloton de tête des villages les plus vitalisés du Kamouraska.

Dans cette région réputée pour ses couchers de soleil, le nom d’Élyme fait naître chaque fois des sourires et suscite à la fois tendresse et enthousiasme.

Un homme et une jeune fille sont dans un atelier devant des anneaux de cirque. «Élyme, il n’a pas de limite dans sa tête, et c'est quelqu'un qui adore la vie », lance Gabi un sourire dans la voix. Photo : Radio-Canada / François Gagnon

Élyme, c’est le levain qui permet à chacun de développer son plein potentiel , déclare Gérald Gagné, bénévole des premiers instants, alors qu’il accueille le groupe d’artistes et de techniciens et techniciennes qui présenteront cet été Sortilège, la nouvelle création du Cirque de la Pointe-Sèche.

Cette générosité teintée d’humilité, cette retenue pour que chaque personne se sente chez elle, cette authenticité et ce feu qui brûle dans les yeux, Xéanne et Elzie, les filles de Stéphanie et Élyme, en ont hérité.

Alors qu’il accueille les artistes avec Stéphanie, leurs filles et des gens du village, Élyme raconte un événement particulièrement cher à son cœur.

On s'est fait appeler par les gens de la municipalité pour savoir si on pouvait sonner de nouveau les cloches, se souvient Élyme, enthousiaste. On est donc allés voir le bedeau, qui habite encore en face de l'église. On l’a invité et on lui a dit : "Ça t'intéresse-tu de venir sonner les cloches, mais aussi de passer la connaissance?"

L'aîné leur a répondu par l’affirmative en précisant qu’il y avait trois cordes et en expliquant quand faire une volée ou quelle cloche utiliser lorsqu’il s’agit d’un mariage, du baptême d’un garçon ou d’une fille, ou d’un décès.

Le fait d'apprendre tout ça, puis d'être là avec quelques personnes du village, dont mes filles, puis de voir la sagesse, de transmettre ça aux enfants, c'est beau, évoque Élyme, la gorge serrée, rêvant peut-être à un prochain spectacle du cirque impliquant ces fameuses cloches...

Un cracheur de feu sur une scène extérieure devant une foule ébahie.
Le public rejoint les artistes sur la scène extérieure à la fin du spectacle.  Photo : Gracieuseté Cirque de la Pointe-Sèche / Benoit Lemay
  • Journaliste : Véronique Duval
  • Photographe : François Gagnon
  • Designer et édimestre : Olivia Laperrière-Roy
  • Développeur : Cédric Édouard
  • Réviseure : Catherine Bélanger
  • Édition : Marylène Têtu
  • Cheffes de projet : Marie-Christine Daigneault et Marylène Têtu

À propos d'EmpreintesÀ propos d'Empreintes

Empreintes est une plateforme de récits numériques où se côtoient la beauté du territoire et la diversité des gens qui l’habitent. Découvrez les portraits de ceux et celles qui définissent la poésie d’un endroit, qui le portent et le font vivre. Les empreintes que l’on voit et celles laissées dans le cœur des gens.

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