Comme membre de l’équipe canadienne de volleyball intérieur, Marie-Alex Bélanger a déjà participé aux Championnats du monde, en 2018, au Japon. La Québécoise venait alors tout juste d’être nommée athlète universitaire par excellence au pays. C’était avant qu'elle amorce un virage vers le volleyball de plage, en 2022. Un détour qui la mènera à participer cette semaine à ses deuxièmes mondiaux, ceux-là sur le sable australien.

L'autre différence notable, mis à part la surface de la compétition, ce sont les frais à payer pour y participer.

Au volleyball intérieur, les joueuses canadiennes profitent d’un appui financier accru de Sport Canada pour les déplacements et l’hébergement. Mais le volleyball de plage ne bénéficie pas du même soutien, regrette l’athlète de 32 ans.

En volleyball intérieur, tout est organisé pour toi : les repas, les vols, l’hébergement. Tout est payé. Tu n’as qu’à te concentrer sur ta performance. En volleyball de plage, c’est totalement différent, a-t-elle expliqué à Radio-Canada Sports, la veille de son départ pour l’Océanie.

C’est nous qui payons nos billets d’avion, notre hôtel, nos repas. L’Australie, ce n’est pas donné. Donc, il y a des stress supplémentaires liés à la logistique, en plus de la performance.

Elle participera au tournoi avec l’Ontarienne Lea Monkhouse. Elles forment un duo depuis trois ans.

Le volleyball de plage est considéré comme entre les deux, ni tout à fait un sport d’équipe ni individuel. Donc, on ne se fait pas rembourser nos vols ni nos repas, contrairement à l’équipe intérieure.

C’est une réalité différente, parfois frustrante. Mais ça m’a appris à prendre mes propres initiatives. Et si tu réussis, tu sais que c’est grâce à toi, parce que tu as affronté beaucoup de défis pour y arriver.

Lea Monkhouse et Marie-Alex Bélanger à Montréal

Photo : Radio-Canada / Jean-Christophe Pochat

Sa première participation, toutes dépenses payées, à des mondiaux, en 2018, l’aide à se préparer à ce prochain grand rendez-vous international, même si l'appellation Championnats du monde sur les affiches en caractères gras n’est au fond que ça, une appellation.

Je me rappelle que les mondiaux intérieurs, je m’étais dit :  "Wow, c’est immense, c’est les mondiaux." Mais au final, ça reste un tournoi avec les mêmes équipes qu’on a déjà affrontées. Il suffit de jouer et de s’amuser.

Au moment de publier ce texte, Sport Canada n'avait pas donné d'explications concernant l'écart dans la prise en charge des dépenses entre les athlètes de volleyball intérieur et de plage.

Par la grande porte

Bélanger et Monkhouse ont obtenu leur billet pour les mondiaux lors du tournoi de qualification continentale de Punta Cana, à la fin septembre.

Les quatre meilleures équipes obtenaient un laissez-passer pour l’Australie. Le duo canadien a fait les choses en grand en remportant la compétition.

C’était un objectif qu’on avait en début de saison de se qualifier, donc on est très heureuses. C’est un accomplissement en soi, mais on n’est pas satisfaites.

Je suis fière du chemin parcouru. Je compétitionne contre des filles qui ont joué au beach toute leur vie, donc ma transition est un peu atypique. Mais d’aller aux Championnats du monde, c’est une belle tape dans le dos qui me dit : "Tu fais de bonnes choses, tu progresses, tu es sur la bonne voie." C’est une belle étape dans mon parcours.

Les mondiaux, ce sont les meilleures équipes au monde. Mais je pense qu’on est rendues là, Lea et moi, mentionne la Québécoise. On sera dans un groupe fort, avec la meilleure équipe d’Italie, une équipe américaine et une équipe néo-zélandaise. Sortir de la phase préliminaire, ce serait notre but là-bas.

Et comme un objectif en entraîne un autre, les Championnats du monde serviront de tremplin vers les Jeux olympiques.

L’année prochaine, on va encore tester des trucs, Lea et moi. On veut voyager, accumuler de l’expérience, et ensuite, il y aura d'autres mondiaux en 2027, avant les Jeux de Los Angeles. On aimerait cette fois s’y qualifier par classement, sans passer par un tournoi de qualification.

Les Championnats du monde auront lieu du 13 au 26 novembre à Adelaïde.

Le premier match de Lea Monkhouse et Marie-Alex Bélanger sera le jeudi 13 novembre contre les Italiennes Valentina Gottardi et Reka Osri Toth.

L’autre duo canadien, les vice-championnes olympiques Melissa Humana-Paredes et Brandie Wilkerson, entamera son tournoi le lendemain. Chez les hommes, l'entrée en scène du seul duo canadien, composé de Samuel Schachter et de Jonathan Pickett, se fera le samedi 15 novembre.