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Orgo-Life the new way to the future Advertising by AdpathwayC’était la journée des gardiens de but, mercredi, au complexe d’entraînement du Canadien à Brossard.
D’un côté, Jakub Dobes s’employait, sourire aux lèvres, à expliquer la source de ses larmes au New Jersey. Une réaction rarissime dans la LNH, étonnante dans les circonstances, mais somme toute superficielle.
Les gars, vous n’avez pas à vous inquiéter pour moi une seconde. J’étais déjà mieux dans l’avion [après ce match]. Certains matchs sont plus significatifs que d’autres pour un joueur. J’ai pris ça personnel. Je porte ce chandail avec cœur et fierté, je suis juste plus émotif que les autres. Il n’y a aucun problème, a laissé tomber le portier d’Ostrava.
Il a rappelé avoir perdu un match semblable contre ces mêmes Devils l’année dernière, un autre revers de 4-3 en prolongation conclu par un but de Jack Hughes en échappée. Dobes s’était promis que ça n’arriverait plus.
Le gardien a balayé du revers de la main l’idée qu’un quiproquo avec l’équipe nationale tchèque concernant une éventuelle participation du gardien du CH aux Jeux olympiques de Milan-Cortina, tel que cela a circulé, l’ait affecté d’une quelconque manière. Pas plus qu’il n’a craqué à l’idée d’avoir passé une nuit à Newark, ce qui peut démoraliser jusqu’aux plus hardis d’entre nous.
Certes, il s’est fait taquiner par ses coéquipiers dans les jours qui ont suivi ce moment de vulnérabilité. Bien sûr, il s’attend à ce que les adversaires fassent de même, en des termes probablement plus créatifs, pendant les prochains matchs. Aucune importance, j’aime ça quand ça devient personnel et j’ai Arber [Xhekaj] dans mon équipe, a-t-il fait valoir.
En somme, comme on pouvait s’en douter, de la fumée sans feu, a-t-il expliqué.

Jakub Dobes
Photo : Associated Press / Paul Sancya
Au moment où les confidences de Dobes achevaient, en face du casier du Tchèque, Samuel Montembeault amorçait sa mêlée de presse le regard plus sévère, le ton moins badin. Après deux prestations encourageantes, celle de mardi soir contre les Kings de Los Angeles lui a laissé un goût amer en bouche.
Plus détendu que son collègue tchèque, plus expérimenté aussi, Montembeault parvient à relativiser ses insuccès, surtout que son équipe gagne. Les résultats lui permettent d’acheter du temps et de travailler sur le processus, pour citer Martin St-Louis, à l’image du CH lui-même, bien imparfait dans son jeu collectif après 16 matchs, mais toujours assis au premier rang de la division Atlantique.
N'empêche que la rumeur gronde parmi une frange de la base de partisans tricolores. Certains se déchaînent sur les réseaux sociaux et, pour la première fois de sa carrière, Montembeault est pris à parti. Il l’a admis d’emblée, il faut éviter d’aller naviguer sur ce bon vieil Internet par les temps qui courent, surtout après une performance décevante, il n’y a rien de bon à en tirer.
Les attentes sont plus élevées, on s’attend à gagner tous les matchs et être compétitifs. Les matchs qui vont moins bien, on va tout analyser ce qui ne fonctionne pas, a lancé le gardien de 29 ans.
Se remettre sur les rails
C’est donc ce qu’il a fait en compagnie de son entraîneur, Éric Raymond, au lendemain de la défaite contre les Kings de Los Angeles au cours de laquelle il a accordé cinq buts, dont un plutôt gênant lorsqu’il a remis la rondelle directement sur la lame du bâton de Kevin Fiala - je n’avais aucune idée qu’il était là, expliquera-t-il plus tard.
Montembeault a passé près de deux heures avec Raymond mercredi, s’adonnant à un peu de temps supplémentaire après la séance d’entraînement de ses coéquipiers. Le Bécancourois travaille fort pour se remettre sur les rails depuis le début de la saison, au point où sa bonhommie naturelle a laissé place à des airs plus soucieux.
Il déplore son inconstance, pas seulement entre les matchs, mais au sein même d’une rencontre.
Tu vas chercher de super bons moments et après ça tu as une séquence de deux buts rapides. C’est important de travailler là-dessus, en être conscient et jouer un 60 minutes complet.
En quatre ans, Montembeault est passé d’un joueur réclamé au ballottage, à police d’assurance, à gardien auxiliaire, à gardien numéro 1B, à homme de confiance. Pour la première fois, il est arrivé au camp d’entraînement avec un statut indubitable… jusqu’à ce que son collègue et rival, Dobes, multiplie les départs de qualité.
Dobes face aux Stars
À l’interne, son poste n’est pas remis en question, mais l’on voit bien dans l’utilisation plus équilibrée entre les deux gardiens que rien n’est coulé dans le béton pour le Québécois. St-Louis a confirmé que Dobes sera devant le filet du Canadien face aux Stars jeudi. Il s’agira du 8e match du Tchèque contre les 9 disputés par Montembeault.
Ça se comprend aisément. St-Louis veut gagner et dirige son équipe en conséquence. Le taux d’efficacité de ,861 et la moyenne de 3,52 de Montembeault font pâle figure en comparaison des ,920 et 2,25 de Dobes. Selon le site MoneyPuck, le gardien de la Mauricie a accordé 7,1 filets de plus que ce que les modèles statistiques suggèrent, ce qui le place au 72e rang parmi les 73 gardiens qui ont joué dans la LNH cette saison.
Dobes, pour sa part, pointe au 9e échelon et a sauvé 6,4 filets en seulement 7 départs. L’entraîneur ne peut en faire fi.
Or, il ne faut point en déduire que la conclusion logique est de confier abondamment le filet à Dobes; cela comporterait son lot d’incertitudes. D’abord, comment s’assurer que le Tchèque maintiendrait ce niveau d’excellence si soumis à une cadence de matchs plus élevée?
Ensuite, comment Montembeault parviendra-t-il à retrouver ses repères s’il joue sporadiquement et sent qu’il a partiellement perdu la confiance de son patron? Tout ça alors qu’il tente d’obtenir sa place dans l’équipe canadienne qui sera envoyée aux Jeux olympiques… un objectif qui semble s’éloigner de semaine en semaine.
Outre Montembeault lui-même, personne n’a plus intérêt à le voir se raffermir que Martin St-Louis. Il sait bien qu’il aura besoin de deux gardiens tout au long de cette campagne.
Nos gardiens sont dans une bonne place. Ils viennent au travail, ils nous donnent une chance. Ç’aurait été le fun de soutenir Monty avec plus de buts. Mentalement, ils sont biens. Sont-ils toujours au sommet de leur art? Comme n’importe quel joueur, on essaie de les garder là et on travaille là-dessus, a lancé l’entraîneur.
Dans ce petit maelstrom, Montembeault garde la tête froide. Ce n’est pas la première fois qu’on doute de lui.
Toute ma jeunesse, je n’ai pas toujours joué dans les niveaux les plus hauts, alors j’ai toujours eu à travailler. Il ne faut pas trop s’en faire, pas trop penser, juste travailler, faire des répétitions pour que ça devienne des automatismes dans les matchs, a-t-il conclu.


3 days ago
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