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Carney va-t-il évoquer à Abou Dhabi la question des armes détournées vers le Soudan?

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Le premier ministre Mark Carney, qui effectue une visite à saveur hautement économique aux Émirats arabes unis, va-t-il soulever des questions épineuses au risque de faire dérailler de possibles accords commerciaux avec ce riche pays pétrolier?

L’un des sujets les plus controversés qui touchent Abou Dhabi et qui concernent le Canada est le possible détournement d’armes, dont une partie de fabrication canadienne, vers le Soudan, qui est plongé dans une guerre civile meurtrière depuis avril 2023.

L’armée soudanaise accuse ouvertement les Émirats arabes unis de soutenir logistiquement et militairement les rebelles des Forces de soutien rapide (FSR), accusés de graves exactions commises contre des civils, notamment dans l’ouest du pays.

Après 18 mois de siège, les paramilitaires des FSR ont pris le contrôle le 26 octobre d'El-Fasher, ville située au Darfour, une région déjà ensanglantée dans les années 2000. Depuis, des survivants décrivent massacres, violences à caractère ethnique, enlèvements, viols et agressions sexuelles.

Des images transmises par des combattants des FSR montrent des carabines portant le logo de Sterling Cross Defense Systems, une entreprise d'Abbotsford, en Colombie-Britannique, qui produit des armes à feu et des munitions, a révélé une enquête publiée par CBC News il y a deux semaines. Certaines des images remontent à 2023.

Un montage d'images issues des réseaux sociaux.

Un montage d'images issues des réseaux sociaux montre des combattants au Soudan brandissant des fusils portant le logo de Sterling Cross Defense Systems, une entreprise basée en Colombie-Britannique.

Photo : Instagram/streakingdelilah, Telegram/RSFSudan

Début novembre, des organisations de défense des droits de la personne ont appelé le gouvernement libéral à redoubler d'efforts pour stopper le flux d'armes en provenance des Émirats vers cette milice soudanaise. Elles appellent notamment Ottawa à cesser les exportations d'armes vers les Émirats et à enquêter pour savoir si un tel détournement d'armes était en cours.

Abou Dhabi, pour sa part, a toujours démenti ces accusations, qui sont pourtant jugées crédibles par des experts de l'ONU, ainsi que par des parlementaires américains.

Des groupes canadiens d'origine soudanaise demandent depuis des mois au Canada d'imposer des sanctions supplémentaires aux rebelles soudanais et d'envisager l'inscription des FSR sur la liste des organisations terroristes.

Mutisme à Ottawa

À la question de savoir si Ottawa envisage de cesser d’exporter des armes vers les Émirats et d'ouvrir une enquête sur un possible détournement d’équipements militaires de fabrication canadienne vers le Soudan, aucun département ou ministère concerné n’a voulu répondre à la question.

Radio-Canada a d’abord contacté le bureau du premier ministre, qui nous a dirigés vers le Bureau du Conseil privé, qui, à son tour, nous a renvoyés vers Affaires mondiales Canada.

Une porte-parole du ministère a évité de répondre à nos questions, se contentant de dire que le Canada continue de travailler avec ses homologues internationaux, y compris les acteurs régionaux, afin de mettre fin à la violence et aux atrocités qui se déroulent au Soudan.

Un soldat fait un salut de la main aux abords d'un immeuble calciné et quasi détruit.

Un soldat de l'armée soudanaise traverse un secteur ravagé par la guerre dans l'État de Khartoum, où plus d'un million d'enfants sont à risque de contracter le choléra selon l'UNICEF. (Photo d'archives)

Photo : Getty Images / EBRAHIM HAMID (AFP)

Le ministère rappelle, par ailleurs, que les ministres des Affaires étrangères du G7, qui étaient réunis à Niagara il y a une semaine, ont réitéré leur appui aux efforts diplomatiques en cours pour rétablir la paix et la sécurité, et ont exhorté les acteurs externes à contribuer à ces efforts.

Affaires mondiales Canada souligne enfin qu’Ottawa a consacré une aide internationale d’une valeur de 105 millions de dollars pour répondre aux besoins urgents au Soudan, par l’entremise de partenaires expérimentés, en mettant l’accent sur les populations les plus vulnérables.

Il faut que ça cesse

Washington est allée plus loin cette semaine dans ses déclarations, dénonçant le flux d’armes destiné aux rebelles des FSR.

Il faut faire quelque chose pour couper les armes et le soutien dont bénéficient les FSR, a déclaré mercredi dernier le secrétaire d’État américain, Marco Rubio.

Interrogé sur le rôle des Émirats arabes unis dans le conflit, M. Rubio s'est abstenu de les nommer directement, mais a déclaré : Nous savons qui sont les parties impliquées. [...]. Je peux simplement vous dire qu'au plus haut niveau de notre gouvernement, ce dossier est examiné et que des pressions sont exercées sur les parties concernées.

Il faut que ça cesse, a-t-il ajouté.

Lors de son témoignage, début novembre, devant le sous-comité sur les droits de la personne, Jon Unruh, professeur à l'Université McGill, a accusé les Émirats arabes unis de se procurer de l'or de conflit au Darfour en échange de l'armement des FSR.

Il y a un enjeu économique majeur, a-t-il déclaré, ajoutant que le Canada pourrait tirer parti de son appartenance à l'OCDE, un groupe composé majoritairement de pays riches, pour inciter les Émirats arabes unis à se conformer à la politique de l'OCDE de 2016 sur les minéraux provenant de zones de conflit.

Le Canada peut exercer des pressions coercitives sur les Émirats arabes unis […] afin de couper l'approvisionnement en or du Darfour vers les Émirats arabes unis, et ainsi fournir des armes aux FSR, a-t-il affirmé.

La Canada n'a aucune marge de manoeuvre

Thomas Juneau, professeur à l'École supérieure d'affaires publiques et internationales de l'Université d'Ottawa, n’est pas de cet avis. Selon lui, si le Canada souhaite diversifier son économie loin des États-Unis, qui mènent une guerre commerciale contre son économie, il doit être ouvert à faire affaire avec des pays qui ne partagent pas les mêmes valeurs démocratiques, dont les monarchies du Golfe.

Le Canada n'a tout simplement aucune marge de manœuvre pour exercer une pression efficace sur eux en matière de droits de la personne, écrit-il dans une tribune publiée mercredi dans le quotidien The Globe and Mail.

Les Émirats arabes unis possèdent l'un des plus grands fonds souverains au monde. En 2024, ce fonds a géré un montant de 998 milliards de dollars d'actifs. Ce riche pays pétrolier investit de manière considérable dans divers secteurs stratégiques, y compris l’énergie, l’intelligence artificielle et l’aéronautique. Des domaines névralgiques pour le gouvernement Carney.

Avec les informations de La Presse canadienne

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