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Orgo-Life the new way to the future Advertising by AdpathwayKANANASKIS, Alberta — L’équipe de Keir Starmer considère leur leader comme celui qui a le plus l’oreille de Trump au sommet du G7, qui se tient cette semaine à Kananaskis, au Canada. Le Premier ministre britannique n’est pas le seul à prétendre à ce titre.
Les enjeux pourraient difficilement être plus élevés. Entre la montée des tensions entre Israël et l’Iran, la paix qui se fait toujours attendre en Ukraine et les droits de douane du président américain Donald Trump qui provoquent une guerre commerciale mondiale, les sujets de discussion, et de désaccord, ne manquent pas.
Keir Starmer a prévenu les journalistes en route pour le Canada qu’il y aurait des “discussions intenses” lors du sommet sur ces trois questions, tout en évoquant ses “bonnes relations avec le président Trump”.
Un représentant du gouvernement britannique estime que les récents engagements de Londres à hausser les dépenses de défense placent Keir Starmer dans une meilleure position pour convaincre Donald Trump d’augmenter le soutien à l’Ukraine, et qu’il peut être celui qui fait le pont avec les autres dirigeants du G7.
“C’est intensément personnel avec Trump. Il aime conclure des accords en tête-à-tête et cette relation personnelle est donc clé”, poursuit-il.
Toutefois, Keir Starmer n’est pas le seul dirigeant européen autour de la table du G7 à revendiquer ce rôle.

Le président français Emmanuel Macron traite avec Trump depuis une près d’une décennie et se voit comme l’homme politique en Europe qui a le plus d’expérience. La Première ministre italienne Giorgia Meloni, quant à elle, se considère comme idéologiquement alignée sur Trump et a des liens profonds avec son écosystème MAGA (du slogan Make America Great Again).
L’ancien conseiller à la sécurité nationale de Trump, John Bolton, a observé que “dans l’esprit de Trump, les relations internationales sont vues à travers le prisme des relations personnelles des dirigeants du pays”.
“Si vous remontez à 2017, 2018, 2019, ce que tout le monde a regardé, c’est la poignée de main Macron-Trump”, a-t-il rappelé.
“Ils s’agrippent à mort, et qui est la mauviette qui abandonnera en premier la poignée de main ? C’est ce que vous pourriez penser de ce G7 de Kananaskis.”
John Bolton a également adressé un avertissement à Keir Starmer : “Faites très attention à la quantité de capital britannique, de capital politique que vous investissez dans cet effort de rapprochement [entre l’Europe et l’Amérique].”
Stratégie du love bombing
Un responsable britannique considère que l’offensive de charme réussie était le résultat du “QI et du QE élevés” (quotients intellectuel et émotionnel) de Keir Starmer, combinés à des mois de préparation et de planification.
Lorsque le Premier ministre britannique s’est assis dans le Bureau ovale le 3 mars, il a touché délicatement le bras de Donald Trump à quatre reprises en 100 secondes lors d’une rencontre avec la presse.
Pour un Anglais de 62 ans, et en particulier pour cet Anglais de 62 ans, cette démonstration ostentatoire d’affection a dû sembler aussi peu naturelle qu’elle l’était pour la plupart des observateurs.
Les conseillers de Keir Starmer considèrent que les deux hommes entretiennent désormais une relation chaleureuse — Donald Trump a fait l’éloge de Keir Starmer à plusieurs reprises et ils sont parvenus à un accord économique visant à réduire les droits de douane —, même si les dividendes dans le monde réel se sont avérés plus difficiles à trouver. Le gouvernement britannique a retardé dimanche le délai pour obtenir des exemptions des droits de douane américains sur l’acier et les voitures britanniques, le repoussant plus tard dans la semaine.
Emmanuel Macron a aussi fait du love bombing à Donald Trump au cours de son premier mandat. Il a notamment invité son homologue au défilé militaire du 14-Juillet.
L’Américain a loué l’intelligence du Français pendant la campagne électorale aux Etats-Unis l’an dernier, ajoutant qu’il “vous dépouillerait si vous ne faisiez pas attention”.
Toutefois, c’est l’UE qui a adopté une position plus active dans la perspective du G7 pour faire avancer les sanctions à l’encontre de la Russie.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a demandé que le plafond des prix du pétrole russe soit ramené de 60 à 45 dollars. Des représentants britanniques ont fait savoir que le Royaume-Uni soutenait cet effort.
Fred Fleitz, ancien conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, a relaté que Donald Trump ne se sentait “pas respecté” par Vladimir Poutine à cause de son refus de prendre au sérieux les négociations de paix.
“Il y a de fortes chances que, dans les prochaines semaines, Trump mette fin à la diplomatie et frappe la Russie de sanctions. Mais Trump gardera la porte ouverte à la reprise des négociations”, a-t-il estimé.
Toutefois, Fred Fleitz a pointé que Donald Trump “déteste avant tout l’Union européenne”.
Ames sœurs
Et puis il y a Giorgia Meloni, qui elle aussi est une eurosceptique de longue date.
La Première ministre italienne a fait grand cas de son amitié avec le vice-président américain JD Vance et de sa proximité idéologique avec le mouvement MAGA.
Le parti de Meloni, Frères d’Italie, a été porté au pouvoir par une vague nationaliste en 2022.
Toutefois, sa capacité à faire preuve de modération dans l’exercice de ses fonctions et à nouer de solides relations personnelles a également fait d’elle l’une des personnalités européennes les plus influentes sur la scène internationale, en particulier en matière de politique migratoire.
Lors de sa visite à la Maison-Blanche en avril, Giorgia Meloni a déclaré qu’elle et Donald Trump étaient en quête d’un “nationalisme occidental”.
Nicola Procaccini, un eurodéputé des Frères d’Italie, a souligné que : “Meloni est politiquement proche de Trump, contrairement à Starmer et Macron.”
Il a mis en avant que les efforts de Giorgia Meloni pour organiser une réunion entre JD Vance et Ursula von der Leyen témoignent du rôle “très important” qu’elle joue au sein du G7.
“Les Etats-Unis sont la démocratie la plus importante au monde et doivent être respectés. Certains dirigeants de l’UE ont manqué à ce respect et ont laissé leurs préjugés à l’égard de Trump leur porter préjudice à l’égard des Etats-Unis”, a-t-il ajouté.
Les médias du monde entier suivront de près les indices recueillis à Kananaskis sur le degré de respect accordé à chaque dirigeant, et sur la capacité de chacun d’entre eux à transformer ce respect en progrès sur les principaux enjeux à l’ordre du jour.
Cet article a d’abord été publié par POLITICO en anglais et a été édité en français par Jean-Christophe Catalon.