La présidente-directrice du Louvre, Laurence des Cars, a déclaré mercredi au Sénat français qu'elle souhaitait l'installation d'un commissariat de police au sein du musée parisien, trois jours après que des bijoux y ont été dérobés lors d'un spectaculaire cambriolage.

Laurence des Cars comparaissait mercredi devant la commission de la culture du Sénat. Il s'agissait de la première apparition publique de la présidente-directrice du Louvre à la suite du vol de joyaux historiques dans cette institution.

Je souhaite solliciter le ministère de l'Intérieur pour étudier si l'installation d'un commissariat de police au sein du musée serait envisageable, a-t-elle affirmé.

Dimanche dernier, quatre hommes sont parvenus à voler en plein jour des joyaux d'une valeur jugée inestimable au musée du Louvre, en plein Paris. L'affaire a provoqué une intense polémique sur la protection des œuvres du Louvre.

Mercredi, Mme des Cars a cité d'autres mesures de sécurité qui devraient être envisagées à court terme, telles que la sécurisation des abords immédiats du Louvre, en particulier de la chaussée.

Je pense par exemple à des dispositifs de mise à distance, a-t-elle décrit, pour empêcher que des véhicules ne se garent à côté du musée, a-t-elle développé.

Devant cette commission du Sénat, Laurence des Cars a assuré que toutes les alarmes avaient fonctionné au moment du cambriolage.

Les vidéos [de surveillance] ont fonctionné à l'intérieur.

Mais lorsque les membres de la commission l'ont questionnée sur la surveillance extérieure par vidéo, Mme des Cars a reconnu que c'était là la faiblesse de l'institution en matière de sécurité.

Nous n'avons pas repéré suffisamment à l'avance l'arrivée des voleurs, a-t-elle concédé. Les faiblesses de notre protection périmétrique sont connues et identifiées.

Le diadème de la parure de la reine Marie-Amélie est l'une des pièces qui a été dérobée. (Photo d'archives)

Photo : Musée du Louvre

Au Louvre, le balcon par lequel les voleurs sont entrés n'était pas couvert par le système de surveillance vidéo, qui est très insuffisant, a reconnu la présidente-directrice, qui a ajouté que le futur plan de sécurité permettrait de couvrir l'ensemble des façades.

À plus long terme, la responsable a évoqué les mesures prévues dans le plan de sécurisation du musée ou schéma directeur des équipements de sûreté, avec notamment un doublement du nombre de caméras sur les 37 hectares du domaine du Louvre, et une modernisation du système de vidéoprotection et de détection des intrusions.

Elle a assuré aux sénateurs qu'il n'y avait pas de retard dans la mise en place de ce plan. Je m'inscris en faux sur les éléments qui sont dans le prérapport de la Cour des comptes, a-t-elle indiqué.

La Cour des comptes, qui s'est penchée sur la période comprise entre 2019 et 2024, parle d'un retard persistant dans ce domaine.

Enfin, Laurence des Cars a confirmé mercredi qu'elle avait présenté sa démission à la ministre de la Culture, qui l'a refusée.

La traque se poursuit

Le Louvre a rouvert ses portes aux visiteurs, mercredi, sous haute sécurité, trois jours après que des malfaiteurs y ont dérobé, en plein jour, des bijoux à la valeur patrimoniale inestimable. Les préjudices financiers de ce vol sont évalués à environ 143 millions $ CA.

Photo : Associated Press / Thibault Camus

Selon la procureure de la République de Paris, le préjudice du vol de bijoux a été évalué à 88 millions d'euros (environ 143 millions $ CA).

Les autorités sont toujours à la recherche des cambrioleurs et l'enquête est en cours. Les policiers ont notamment recueilli des empreintes sur les lieux du crime.

Entre-temps, la célèbre institution a rouvert ses portes aux visiteurs, mercredi, mais sous haute sécurité.

Avec les informations de Agence France-Presse, France Info et Le Monde