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Le premier ministre Mark Carney a réitéré, deux semaines avant le dépôt de son premier budget, que le Canada devait diversifier ses partenaires commerciaux; son budget aura pour objectif de doubler les exportations vers les pays autres que les États-Unis.

Pour poursuivre sur cette lancée, j'annonce un objectif ambitieux pour le Canada : doubler nos exportations hors États-Unis au cours de la prochaine décennie, a-t-il déclaré lors d’un discours sur ses priorités budgétaires devant les étudiants de l’Université d’Ottawa.

Cela générera 300 milliards de dollars supplémentaires en échanges commerciaux et de nouvelles commandes pour les ressources, les technologies et l'expertise canadiennes, a-t-il ajouté.

Face aux politiques protectionnistes de Donald Trump, le premier ministre a insisté sur la nécessité de réduire la dépendance économique du Canada envers les États-Unis.

Bon nombre de nos anciens atouts, fondés sur nos liens étroits avec les États-Unis, sont devenus nos vulnérabilités.

Mercredi soir, devant des étudiants de l'Université d'Ottawa, le premier ministre a aussi affirmé que son budget permettra de stimuler des investissements sans précédent dans les cinq prochaines années.

Ce n'est pas le moment d'être prudent, car la fortune sourit aux audacieux, a-t-il déclaré, en avertissant néanmoins que l'économie canadienne ne sera pas transformée facilement ni en quelques mois. Cela demandera des sacrifices et du temps.

En septembre dernier, il avait d'ailleurs déclaré que son premier budget serait un budget d'austérité et d'investissement en même temps.

Le budget fédéral, qui sera déposé le 4 novembre, s'articulera autour de quatre grandes priorités : la diversification des partenaires commerciaux, un nouveau plan pour l'immigration et les talents, le climat, et la réduction des dépenses afin d'accroître les investissements.

Par ailleurs, le premier ministre a déclaré qu'il comptait protéger le régime canadien de soins dentaires et rendre permanent le programme national d’alimentation scolaire, qui aide à fournir des repas aux enfants à travers le pays.

Avant le dépôt du budget, Mark Carney se rendra en Malaisie, à Singapour et en Corée du Sud du 24 octobre au 1er novembre pour participer à deux sommets internationaux. Ce discours était donc l’une de ses dernières occasions de s’exprimer sur ses priorités.

Carney n'a rien à proposer

Carney a dit que notre économie tient le coup, le jour même où 300 personnes ont perdu leur emploi pour [le fabricant de camions] Paccar, a dénoncé le député conservateur dans la circonscription de Mégantic—L'Érable—Lotbinière, Luc Berthold, sur les ondes d'ICI RDI. [Le premier ministre] n'a fait aucun geste envers les partis d'opposition, a-t-il ajouté.

On a fait des demandes au niveau du budget et aujourd'hui on a un premier ministre qui n'a rien à proposer, a déclaré, pour sa part, Jean-Denis Garon, le député du Bloc Québécois dans la circonscription de Mirabel.

Souvent les libéraux disent une chose, mais ne font pas ce qu'ils ont promis, a affirmé Alexandre Boulerice, député du Nouveau Parti démocratique du Canada (NPD) dans la circonscription de Rosemont–La Petite-Patrie. On est tellement loin des objectifs [climatiques] de 2030, a-t-il dénoncé.

L'appui des partis d'opposition est essentiel pour l'avenir du gouvernement libéral. Puisque ce budget est un vote de confiance, s'il n'est pas adopté, le gouvernement minoritaire de Mark Carney pourrait être renversé.

Avec les informations de Laurence Martin